Si le dernier rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a suscité un certain nombre de critiques à l'égard du Maroc, le Royaume, néanmoins dispose bel et bien d'un programme national d'éradication de la tuberculose, élaboré par le ministère sortant si l'on peut dire et qui consiste à un plan d'action multisectoriel pour l'élimination de cette maladie à l'horizon 2030. Dans son document, sur l'état de la tuberculose dans le monde jusqu'en 2018, publié par l'OMS en 2019, l'Organisation a indiqué que le taux de cas de cette maladie, enregistrés au Maroc est estimé de 10 à 99 cas pour 100 000 habitants jusqu'à 2018, tandis que la proportion d'enfants infectés par la maladie varie entre 5 et 9,9. Pour sa part, Anas Doukkali naguère ministre de la Santé, avait indiqué, en mars dernier que le département enregistrait près de 30.000 cas de tuberculose chaque année, y compris les nouveaux cas et les cas de rechute. D'où un taux d'incidence avoisinant les 87 cas pour 100.000 habitants. Cette maladie affecte en outre les jeunes de 15 à 45 ans, avait-il indiqué. C'est la même proportion de personnes vivant avec le VIH qui meurent chaque année, selon le rapport de l'OMS qui enregistre également, la proportion de nouveaux cas de tuberculose infectée par celle multirésistante atteindrait 2,9 %, tandis que le traitement se situerait entre 6 et 11 %. L'OMS souligne en outre qu'un plan a été élaboré pour renforcer la surveillance nationale de la tuberculose au Maroc jusqu'à 2020. Le pays dispose d'un programme de surveillance électronique poursuit l'OMS qui hausse le ton et indique que le Royaume n'a mené aucune étude ni dénombrement national pour détecter des cas de tuberculose qui n'ont pas été signalés au cours de la période 2000-2019. Critique et sans peur et sans reproche, l'OMS explique que le Maroc est l'un des pays où les enquêtes de population nationales sur la prévalence de la tuberculose ne sont pas menées. Elle reproche en outre à notre pays, les méthodes de dépistage et de diagnostic recommandées qui ne sont pas mises en œuvre et il en est de même pour celles estimant les décès dus à la tuberculose. Or chez les personnes vivant avec le VIH, elles sont indirectement appliquées. Par ailleurs l'OMS dans son rapport met l'accent sur plusieurs points, la tuberculose est l'une des 10 premières causes de mortalité dans le monde. En 2016, 10,4 millions de personnes ont contracté cette maladie et 1,7 million en sont mortes (dont 0,4 million ayant aussi le VIH). Plus de 95 % des décès dus à la tuberculose surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Cette même année on estime qu'un million d'enfants ont développé la tuberculose et 250 000 en sont morts (à l'exclusion de ceux ayant le VIH). Sept pays totalisent 64 % des cas, avec l'Inde en tête, suivie de l'Indonésie, de la Chine, des Philippines, du Nigéria, du Pakistan et de l'Afrique du Sud. L'OMS estime à 600 000 le nombre de nouveaux cas présentant une résistance à la rifampicine – le médicament de première intention le plus efficace – dont 490 000 sont des cas de tuberculose multirésistante. La tuberculose est due à une bactérie (Mycobacterium tuberculosis) touchant le plus souvent les poumons. C'est une maladie que l'on peut éviter et soigner. Elle se transmet d'une personne à l'autre par voie aérienne. Enfin environ un quart de la population mondiale est porteuse d'une tuberculose latente, ce qui signifie que ces personnes ont été infectées par le bacille tuberculeux, mais ne sont pas (encore) malades et ne peuvent pas transmettre la maladie.