Les arrestations n'ont de cesse de se poursuivre en Algérie et les condamnations pleuvent lourdement sur les nombreux manifestants et activistes du Hirak qui ont eu, le tort d'être arrêtés par les forces de l'ordre. En ce jeudi 10 octobre, c'est le président de l'association Rassemblement action jeunesse (RAJ), Abdelouahab Fersaoui qui a son tour, a fait l'objet d'une arrestation aux abords du Tribunal de Sidi M'hamed à Alger. Il participait à un rassemblement de soutien aux détenus d'opinion emprisonnés. Mais là, n'est pas la nouveauté, son association a déjà tâté à pareils faits. Cinq de ses membres ont été placés en détention, dimanche 6 octobre, pour « incitation à attroupement et atteinte à la sécurité de l'Etat ». Pour ce qui est des condamnations lors de la journée d'hier, le tribunal de Constantine a condamné un citoyen, Semmani Amazigh à une année de prison ferme pour « profanation du drapeau national ». Le bonhomme n'a jamais été arrêté lors d'une quelconque manifestation publique, mais au cours d'une visite touristique de Constantine ou la « ville des ponts suspendus », « ville du vieux rocher ». Son tort était de prendre des photos avec le drapeau amazigh. Mais activistes, manifestants, jeunes ou pas, depuis que le pouvoir a décidé de resserrer l'étau, pour un oui ou pour un non, sont placés en détentions puis lourdement condamnés. Les motifs qui ressortent pour la plupart du temps et dérisoires du reste sont, « attroupement armé ou non armé, désobéissance et atteinte à l'ordre public ». Cette vague d'arrestations et d'incarcérations intervient au lendemain de la tentative de la police d'empêcher les marches des étudiants à Alger. Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a dévoilé une nouvelle liste de manifestants et activistes encore détenus, comprenant 81 personnes, dont certains incarcérés depuis juin et n'ont été toujours pas jugés. Un collectif d'avocats a en outre tiré la sonnette d'alarme sur la situation des détenus et les multiples atteintes aux libertés et principes du droit. De plus, on n'a plus accès à la lecture de certains journaux électroniques en Algérie à la ligne éditoriale quelque peu critique.