Le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) a exhorté samedi 25 août, Rome à débarquer dans l'immédiat les migrants bloqués sur le Diciotti, appelant les Européens à les accueillir. Alors que l'Italie ne veut rien faire au sujet du sort de ce migrants bloqués à bord d'un navire des gardes-côtes italiens en Sicile en attendant que l'Union Européenne (UE), les Européens font la sourde oreille. Dans un communiqué, le HCR « lance un appel aux Etats membres de l'Union européenne pour qu'ils offrent d'urgence des places de réinstallation à quelque 150 personnes secourues qui restent à bord du Diciotti, navire des garde-côtes italiens ». « En attendant, le HCR exhorte les autorités italiennes à autoriser le débarquement immédiat des personnes à bord », a-t-il ajouté. Plus d'une semaine après le sauvetage de 190 migrants, du 15 au 16 août dernier en Méditerranée, par le Diciotti, environ 150 se trouvent toujours à bord, les autres, dont une trentaine de mineurs, ayant été autorisés à débarquer. Selon le HCR, « la majorité de ceux qui se trouvent à bord proviendraient de pays producteurs de réfugiés ». Cette affaire est à l'origine d'un bras de fer entre Rome et Bruxelles, alors que le nouveau gouvernement populiste italien a accru la pression sur les autres pays de l'UE pour qu'ils partagent davantage la prise en charge des arrivants. Le vice-président du Conseil italien, Luigi Di Maio, avait donné jusqu'à ce vendredi à Bruxelles pour trouver une solution sur la répartition des migrants bloqués sur le Diciotti, menaçant de réduire ses versements à l'UE. Un porte-parole de la Commission européenne a balayé vendredi l'ultimatum italien, soulignant que les Européens continuaient « de travailler intensivement pour résoudre la situation ». Mais la situation des migrants à bord du Diciotti n'avait pas évolué vendredi à l'issue d'une réunion organisée à Bruxelles entre hauts responsables diplomatiques de 12 pays membres sur la question de la migration. « Il est dangereux et immoral de mettre en danger la vie des réfugiés et des demandeurs d'asile pendant que les Etats se livrent à une lutte politique pour trouver des solutions à long terme », a déclaré le Haut-Commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi, cité dans le communiqué.