Le prince Moulay Hicham a été accompagné ce vendredi par 5 éléments des forces de l'ordre tunisiens à l'aéroport de TunisCarthage pour être expulsé du territoire. «Le prince rouge» se trouvait dans le pays du Jasmin pour y animer une conférence. Le prince Moulay Hicham, qui se trouvait en Tunisie dans le but d'y animer une conférence, a été conduit ce vendredi après-midi à l'aéroport de TunisCarthage par cinq éléments des forces de l'ordre tunisiens. C'est ce que vient de nous confirmer le journaliste espagnol Ignacio Cembrero. «J'étais en contact avec lui et avec l'hôtel où il résidait. Tout ce que je peux dire c'est qu'il a été conduit à l'aéroport par cinq agents de la police tunisienne», nous confie le journaliste. «J'ai discuté avec le prince au téléphone. Il m'a dit qu'il était sur le point d'être expulsé vers la France. Maintenant, je ne sais pas s'il a pris le vol ou pas encore», poursuit Ignacio Cembrero, selon qui la décision d'expulser le cousin du roi Mohammed VI émane des plus hautes autorités tunisiennes. «Je pense que c'est une mauvaise idée de la part des autorités tunisiennes d'avoir expulsé Moulay Hicham. Mais je pense que la décision lui a été soufflée par un pays tiers. Il ne faut pas être devin pour imaginer que ce soit le Maroc», estime le journaliste. Dans un article récemment publié par le média algérien TSA-Algérie, Ignacio Cembrero explique que les policiers sont venus le «cueillir» au bord de la piscine de l'hôtel Mövenpick, où le prince logeait en attendant d'animer une conférence à Tunis. «Moulay Hicham a demandé à ce que l'ordre d'expulsion lui soit remis par écrit ou à ce qu'un procès-verbal soit dressé, mais les policiers ont refusé», précise l'ex-journaliste d'El Pais. Le cousin de Mohammed VI devait participer, à partir de dimanche à Tunis, à un séminaire organisé par l'Université de Stanford sur la gouvernance et les défis sécuritaires dans trois pays arabes: le Maroc, l'Egypte et le Yémen. Si le journaliste espagnol soupçonne le Maroc d'être derrière l'expulsion de Moulay Hicham, une autre version avancée par plusieurs observateurs privilégie la piste saoudienne. Le cousin du roi devait animer un colloque sur l'expérience du printemps arabe au Maghreb dans la capitale du Qatar, Doha, le 12 septembre prochain. Ce qui aurait fortement déplu aux régimes saoudiens et émiratis, très souvent critiqués par Moulay Hicham dans ses analyses de l'après Printemps arabe. Les autorités de ces deux pays sont toutes aussi suspectées d'avoir mis la pression sur la Tunisie de Béji Caïd Essebsi pour expulser le cousin de Mohammed VI, également parent avec la famille royale saoudienne. Pour rappel, le prince Moulay Hicham, qualifié par les médias de «prince rouge» pour ses sorties critiques à l'encontre de la monarchie marocaine, entretient des relations compliquées avec son cousin, le roi Mohammed VI. Moulay Hicham avait publié en 2014 un livre autobiographique intitulé Le prince banni.