La commission exécutive du CIO doit lancer, ce vendredi, le principe d'une double attribution pour les Jeux de 2024 et 2028. La surprise serait gigantesque. Comme si Usain Bolt était battu lors d'une finale du 100 mètres olympique. Ce vendredi, à Lausanne, les membres de la commission exécutive du Comité international olympique vont en toute logique annoncer qu'ils proposent à la centaine de leurs collègues réunis en session extraordinaire les 11 et 12 juillet prochains de voter sur le principe d'une double attribution pour les Jeux de 2024 et 2028. Ce qui, à l'issue d'un vote positif, assurerait donc à Paris et à Los Angeles, les seuls candidats déclarés pour l'édition 2024, la certitude d'accueillir les Jeux. Depuis la première annonce de Thomas Bach, le président du CIO, estimant qu'il y avait « trop de perdants » dans la course à l'olympisme, pas une semaine n'est passée sans que des « rumeurs-informations » intensifient la certitude que le CIO va suivre la « pensée » de son grand chef. En mal de candidats (pour 2024 se sont ainsi retirés Budapest, Rome, Hambourg et Boston), Bach a compris qu'il ne pouvait se permettre de laisser filer deux candidatures aussi prestigieuses et sans risque que la Ville Lumière et la Cité des Anges. Négociations intenses Sauf cataclysme, Paris et Los Angeles devraient accueillir les Jeux dans sept et/ou onze ans. Reste à savoir dans quel ordre. Et là encore, si rien ne semble officiellement décidé, des signaux ne cessent de clignoter pour une solution « Paris 2024-Los Angeles 2028 ». Sera-t-elle effectivement retenue ? Personne ne peut encore l'affirmer dans le jeu intense des négociations qui s'est ouvert. Mais Tony Estanguet et les responsables de la candidature parisienne ne cessent de rappeler que leur projet n'est valable que pour 2024 (notamment pour les terrains devant accueillir le village olympique en Seine-Saint-Denis), leurs homologues américains semblant eux plus facilement ouvrir la porte à 2028 (moyennant sûrement une forte hausse de la dotation financière attribuée par le CIO). Une lettre ouverte publiée mercredi par le président de la candidature américaine (« Nous croyons que cette campagne n'est pas seulement à propos des Jeux dans notre ville en 2024 ») a ainsi mis en émoi la sphère olympique mais les patrons de Paris 2024 se sont bien gardés de la commenter, le silence valant (souvent) de l'or dans le domaine diplomatique. Une piste d'athlétisme sur la Seine Idéalement placée alors que se profile la longue ligne droite conduisant au vote final du 13 septembre prochain à Lima (car sauf surprise, il y aura bien un vote, peut-être pour valider un scénario déjà écrit), la candidature parisienne a accueilli avec le sourire le soutien officiel du groupe Discovery, pourtant américain, détenteur des droits de retransmission pour les Jeux de 2024. Et elle peaufine les préparatifs de ses « journées olympiques », prévues les 23 et 24 juin prochains dans la France entière. Notamment à Paris, où une trentaine de disciplines olympiques s'installeront dans des lieux mythiques, comme la Concorde transformée en vélodrome et la Seine en piste d'athlétisme. Une démonstration de force à destination des Parisiens mais aussi du CIO.