Le Raja Club Athletic de Casablanca élira vendredi le président qui succédera à Aziz Badraoui. Qui de Mohamed Boudrika et Said Hasbane, deux ex-président du club vert, récoltera le plus de voix ? Plus que quelques heures avant la tenue de l'assemblée générale du Raja Club Athletic (RCA). A l'issue de la réunion, prévue dans l'après-midi du vendredi 26 mai à l'académie du club, un nouveau président sera élu pour succéder à Aziz Badraoui. Les adhérents auront le choix entre deux candidats uniques, déjà connus du public rajaoui. Il s'agit de Mohamed Boudrika (2012-2016) et de Said Hasbane (2016-2018). Le premier candidat, promoteur immobilier, député du Rassemblement national des indépendants (RNI) et membre du comité directeur de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), a présenté son projet mercredi aux adhérents. La présentation a été retransmise en direct par plusieurs médias. « Je tend ma main aux Rajaouis et à un club qui m'a beaucoup donné », a-t-il assuré en début de son intervention. « On a exposé aux adhérents la situation actuelle financière et structurelle du club. (…) Tout ça ne nous fait pas peur en tant que bureau dirigeant. On est là pour servir le club, travailler et corriger la trajectoire comme le dit notre slogan et le club dira son dernier mot », a-t-il déclaré à la presse à l'issue de la présentation de son projet. Lorsqu'il avait pris les rênes du Raja en 2012, Mohamed Boudrika était devenu le plus jeune président de l'histoire du club casablancais. Durant son mandat, le RCA avait remporté une Coupe du Trône en 2012, puis le championnat en 2013. Le club avait également pu atteindre la finale de la Coupe du monde des clubs de la FIFA, où il s'était incliné face au Bayern de Munich (0-2), mené alors par l'Espagnol Pep Guardiola. C'est aussi sous sa direction que le projet de l'Académie du Raja a été lancé. Mais les deux dernières années de son mandat n'ont pas été aussi brillants. Arrivé à la fin de son mandat, Mohamed Boudrika a été remplacé, en juin 2016, par Said Hasbane, laissant derrière lui des dettes estimées à 70 millions de dirhams. Son successeur parle alors d'une crise financière sans précédent. Comme Mohamed Boudrika, ce dernier a tenu une conférence de presse où il a présenté les grandes lignes de son projet. Mohamed Boudrika « est parti en laissant un vide derrière lui. Il n'y pas eu de passation entre nous », a-t-il fait savoir sur le plateau de l'émission La Story. Lire aussi: Course à la présidence du Raja: Boudrika dépose sa candidature Pour « sauver » le Raja, Hasbane assure avoir entrepris « une série d'actions pour restructurer le club », dont le recrutement de « plusieurs joueurs de haut niveau qui ont remis le club sur la voie des titres ». « On était redevenu une équipe compétitive », a-t-il regretté. Durant son mandat de deux ans, le RCA a, en effet, remporté la Coupe du Trône en 2017. Avant de partir sous la pression des supporters, Hasbane jure « avoir fait tout pour baisser la masse salariale et réduire les dettes » du club pour dégager un surplus à la commission provisoire « A l'époque, on a senti que le nom Said Hasbane est devenu un blocage pour le club. (…) Je me suis retiré en silence sans déposer aucune démission ». Depuis, l'ancien président assure être resté proche du club sans pour autant « semer de la zizanie », assure-t-il, en pointant du doigt son concurrent Mohamed Boudrika. « C'est le facteur commun entre les cinq derniers présidents. La seule personne qui ne laisse pas les gens travailler tranquillement, c'est lui », a-t-il encore balancé, assurant « n'avoir aucun problème d'ordre personnel avec lui ». Pour l'instant, on ignore qui des deux hommes est le favori. Du côté de la Curva Sud, qui réunit les deux principaux groupes des ultras du club, les Green Boys et Ultras Eagles, aucun des deux n'est à la hauteur du Raja. Celle-ci « confirme sa position ferme et non négociable concernant les noms des deux candidats Boudrika et Hasbane », lit-on dans un communiqué diffusé le 18 mai dernier. « Nous considérons qu'un club de la taille du Raja, avec ses hommes, mérite mieux. Nous restons fermes sur le même principe qui rejette toute tentative de politiser le club et de l'impliquer dans le jeu des partis politiques, en réaffirmant les principes d'indépendance et de non-subordination, en plus de notre refus des doubles fonctions », a martelé la Curva Sud. Plusieurs médias ont par ailleurs laissé entendre que Said Hasbane pourrait retirer sa candidature au profit de Mohamed Boudrika. Quoi qu'il en soit, le principal défi de celui qui aura récolté le plus de votes des adhérents sera, sans doute, le redressement de sa situation financière. Surtout que le Raja ne risque de finir sa saison avec zéro titres. Actuellement, le club affiche près de 100 millions de dirhams de dettes.