Pour le 67e anniversaire de sa création, la Direction générale de sûreté nationale (DGSN) a rendu un vibrant hommage aux policiers qui ont perdu la vie en 2022, dans l'exercice de leurs fonctions. La DGSN célébrait mardi 16 mai son 67e anniversaire. Comme chaque année, des cérémonies ont été organisées dans les principales préfectures de police du royaume. À Casablanca, le corps de la police a rendu hommage aux fonctionnaires qui ont perdu la vie à cause de l'épidémie du Covid-19, ou pendant l'exercice de leurs fonctions. Plusieurs de leurs familles étaient présentes à la cérémonie, où un discours a été prononcé par le préfet de police de Casablanca Abdellah El Wardi. Parmi elles, celle du policier appartenant à la brigade de la circulation de la zone d'Errahma, à Casablanca, victime d'un homicide volontaire début mars dernier. Sa disparition, survenue dans des circonstances atroces, avait ému le pays tout entier. L'ouverture d'une enquête judiciaire a été annoncée dès le lendemain par la DGSN. Après des opérations de ratissage, menée par la police et la Gendarmerie royale, son corps avait été retrouvé « carbonisé » dans un canal d'égout, près du Douar Lkhadara, aux environs de Had Soualem. Trois premiers « extrémistes affiliés à l'organisation terroriste de Daech » ont été arrêtés le 15 mars pour leur implication présumée dans le meurtre, avait alors annoncé la DGSN. Dix autres suspects ont été interpellés deux semaines plus tard. Selon le directeur du Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ) Cherkaoui Habboub, les auteurs présumés de l'homicide volontaire étaient « imprégnés, ces derniers temps, de la pensée extrémiste ». Ils avaient « adopté le modus operandi et les tactiques du terrorisme individuel ». Lire aussi: Système national d'identité numérique: la Cour des comptes et la DGSN scellent un protocole d'accord Les suspects n'avaient, selon le responsable sécuritaire, annoncé leur allégeance à Daech qu'un mois et demi » avant le meurtre, « ce qui privilégie l'hypothèse d'un extrémisme rapide, compte tenu surtout de leur niveau scolaire médiocre ». L'enquête a également confirmé « l'élément de préméditation adopté dans ce projet terroriste », puisque les mis en cause comptaient se servir de l'arme du policier défunt pour braquer une banque. Le but était « d'utiliser les profits de ce crime pour financer des activités terroristes ». Le 16 mai coïncide aussi avec le triste anniversaire des attentats de Casablanca, ayant fait 45 morts vingt ans plus tôt. Depuis, le Maroc est devenu un allié stratégique dans la lutte antiterroriste internationale. En 2022, la BNPJ a déféré 20 personnes devant le parquet, alors qu'en huit ans, 90 cellules terroristes ont été démantelées par le BCIJ, qui relève de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST).