Une délégation du Sénat français, avec à sa tête le président Gérard Larcher, devait se rendre à Rabat fin avril. La visite a été reportée sine die confirmant le froid diplomatique entre les deux pays «alliés». La reprise des relations «normales» entre le Maroc et la France n'est pas pour demain. La visite au Maroc de Gérard Larcher, président du Sénat français, Christian Cambon, sénateur du Val-de-Marne, et Hervé Marseille, sénateur des Hauts-de-France, a été reportée sine die, rapporte Africa intelligence. Un nouvel indice qui dénote des relations au plus bas entre le Maroc et la France. Depuis près de deux ans, des tensions sont allées crescendo entre Rabat et Paris, et se sont accélérées avec la crise des visas. Lire aussi: Vidéo. «Paroles d'Experts» de Faïçal Tadlaoui. Crise Maroc-France: comment en est-on arrivé là ? Après plusieurs mois de blocage, la nomination mi-décembre dernier de Christophe Lecourtier, ancien directeur général de Business France en tant qu'ambassadeur de France auprès du Maroc, avait pour objectif de redynamiser les relations entre les deux pays. Comme gage de bonne foi, le 2 février, Lecourtier avait annoncé le retour à la normale en ce qui concerne les visas. En visite au centre TLS de Rabat, il avait assuré que la délivrance des visas a repris son cours normal d'avant la décision de durcir les conditions d'obtention des visas à l'égard du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie de septembre 2021. Lire aussi: Visas: l'ambassadeur de France annonce le retour à la normale de l'activité «Les décisions qui ont été prises à la mi-décembre (lors de la visite de la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna au Maroc, ndlr), c'est-à-dire un retour à la normale en termes de délivrance pour les ressortissants marocains sont bien mises en œuvre », avait déclaré Lecourtier dans une vidéo publiée par l'ambassade de France au Maroc. Dans un autre geste de bonne foi, le groupe d'amitié France-Maroc au Sénat avait dénoncé, le 13 février, l'alignement de certains eurodéputés français proches de la majorité présidentielle sur les voix hostiles au Maroc. Ce qui laisse entendre que la reprise des relations sur de bonnes auspices ne fait pas l'unanimité du côté de l'Hexagone.