Encore sonné par la déculottée reçue face à l'Ajax (4-1), l'OL estime néanmoins qu'il peut inverser la tendance dans une semaine. Va-t-on assister à une remontada, sauce lyonnaise? Le tour de terrain des joueurs de l'Ajax façon triomphe à la Romaine en communion avec un public déchainé quelques minutes après le coup de sifflet final devrait faire l'objet d'un élément de motivation supplémentaire pour Jean-Michel Aulas auprès de ses joueurs et de son staff technique. Un big boss qui ne s'est d'ailleurs pas privé en zone mixte de rappeler que son club chéri avait déjà remonté un écart de trois buts en Coupe d'Europe. A la fin du mois de novembre 2001, en 16es de finale de la Coupe de l'UEFA (aujourd'hui Europa Ligue), l'OL de Jacques Santini avait ainsi sombré 4-1 sur la pelouse du FC Bruges avant d'inverser le processus au match retour le 6 décembre suivant à Gerland grâce à un triplé de son attaquant brésilien, Sonny Anderson. Dans son dossier remontada, le président de l'Olympique lyonnais pourra également utiliser dans ses brainstormings d'avant-match la vidéo du « bain de foule » de ses mêmes joueurs de l'Ajax avec leurs supporters sur le balcon de l'Amsterdam ArenA. Pour les Bataves, cela ne fait maintenant plus aucun doute, la finale le 24 mai à la Friends Arena de Stockholm est déjà validée. Un certain 8es de finale retour au Camp Nou en Ligue des Champions il y a plusieurs semaines maintenant – pas besoin de vous faire un dessin – prouve néanmoins que rien n'est jamais écrit d'avance. Surtout dans le football. Aux Lyonnais, donc, de se servir de ce surplus de confiance d'une équipe néerlandaise qui, si elle demeure intraitable à domicile (sept matches en Ligue Europa cette saison, sept victoires) l'est beaucoup moins loin de ses bases. En tour préliminaire de la C1 en août dernier, l'Ajax avait par exemple pris l'eau à Rostov (4-1) et avait été reversé dans la foulée en C3. Dans cette compétition au long court, les protégés de Peter Bosz, après une phase de poule sans erreur (quatre succès, deux nuls), avaient été moins conquérants à l'extérieur dans les confrontations à éliminations directes avec un 0-0 au Legia Varsovie (16es de finale aller), une défaite à Copenhague (2-1) en 8es et un nouveau revers, certes sans conséquence, à Schalke 04 en quarts de finale (3-2 après prolongation). Bref, l'Ajax voyage mal et ce constat sera un élément moteur de la préparation psychologique du groupe lyonnais d'ici au jeudi 11 mai, pour la revanche au Parc OL. On veut montrer un visage différent de celui de l'aller. J'espère en tout cas que tout le monde va y croire. Moi, en tout cas, j'y crois. J'espère que je démarrerais le match. Alexandre Lacazette « J'espère que dans une semaine, on répondra présent et on mettra le nombre de buts qu'il faut, souligne Alexandre Lacazette. On veut montrer un visage différent de celui de l'aller. J'espère en tout cas que tout le monde va y croire. Moi, en tout cas, j'y crois. J'espère que je démarrerais le match... » C'est le souhait de tout supporter des Gones. L'OL cette année n'est pas franchement pareil quand Alexandre Lacazette demeure dans le onze de départ. L'attaquant vedette, qui ne sera certainement plus lyonnais la saison prochaine, apporte en effet ce que Nabil Fékir n'a pas réussi à faire à Amsterdam ce mercredi 3 mai. Un jeu plus en profondeur et des occasions de but plus fréquentes (même si Fékir et lui comptent le même nombre de réalisations en C3 : 4). Si le secteur offensif parvient à rapidement faire la différence au retour, il faudra dans le même temps que la défense, affligeante à Amsterdam, se mette au diapason. C'est l'autre grand point d'interrogation de ce quitte ou double. On ne peut pas imaginer un instant un nouveau rendu de copie indigeste de l'arrière garde lyonnaise. Un sportif de haut niveau, qui plus est un footballeur professionnel, est un compétiteur né et passer deux fois à côté de son sujet sur la scène européenne n'est pas dans sa logique. Jallet, Nkoulou, Diakhaby, Morel mais aussi Gonalons, Tolisso et Tousart, si ce dernier est aligné, ont une revanche à prendre avec eux-mêmes. « On va tâcher de bien se reposer, d'effacer cet épisode et d'y croire pour le retour. Personnellement, je sais que c'est possible », souffle justement en guise de conclusion le capitaine Maxime Gonalons. Il n'y a plus qu'à passer de théorie à la pratique. Lionel Vella (Sport24)