Installée au Maroc depuis 2018, l'ancienne ministre espagnole du Logement, María Antonia Trujillo, a affirmé que les enclaves espagnoles de Sebta et Melilla «représentent un affront à l'intégrité territoriale du Maroc». Des propos qui font polémique et qui ont été condamnés par son parti, actuellement au pouvoir. L'ancienne ministre du Logement, María Antonia Trujillo, a pris part au premier congrès international sur les «Relation Maroco-espagnoles : Présent et futur» tenue à Martil et qui a connu également la participation de l'ancien chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero. Mais la participation de l'ex-ministre sous le gouvernement de Zapatero a fait le tour des médias ibériques, après des propos jugés polémiques. En effet, devant plus d'une centaine de personnes, la ministre a déclaré que «les revendications marocaine (sur la souveraineté de Sebta et Melilla) sont pleinement justifiées, inscrites dans son idéologie nationale et de ce fait inaliénables». «Les villes de Sebta et Melilla sont des vestiges du passé qui interfèrent dans les relations entre le Maroc et l'Espagne (...) elles ont été arabes plus longtemps qu'elles n'ont été chrétiennes et pour cette raison le recours à l'histoire, au fait historique, doit être fait avec prudence et dans ce cas précis l'argument est discutable», a affirmé María Antonia Trujillo reprise par la chaîne nationale RTVE. Lire aussi: Vidéo. Zapatero : «La communauté internationale doit aider à résoudre le conflit du Sahara» De ce fait, la souveraineté espagnole sur Sebta et Melilla «représente un affront à l'intégrité territoriale du Maroc», a souligné l'ex-ministre aujourd'hui installée au Maroc. Propos inacceptables Le gouvernement actuel dirigé par le parti socialiste PSOE, dont la ministre a été membre, a désavoué ses propos. Le porte-parole du groupe parlementaire socialiste, Patxi López, a affirmé que «le gouvernement ne partage pas du tout les propos de María Antonia Trujillo», notant que «l'exécutif ne doute pas de l'hispanité des deux enclaves». Le président de la ville de Sebta, Juan Juan Jesús Vivas (PP), a qualifié les propos de Trujillo de «déloyauté institutionnelle inacceptable (...) qui supposent une profonde ignorance de l'histoire, ainsi qu'un manque de respect pour les habitants de Sebta et Melilla, qui sont espagnols au-dessus de toute autre condition». Lire aussi: 15% des Espagnols estiment que Sebta et Melilla sont marocaines (Sondage) Pour sa part, le président de Melilla, Eduardo De Castro, a estimé que les propos de la ministre sont «injustes, déloyaux et disproportionnés». «Ma condamnation la plus sévère de ces propos, je ne pense pas que quiconque, quel que soit le parti, soit d'accord avec ces propos. Je suis totalement en désaccord et je vous invite à venir à Melilla et à voir la réalité car il me semble que vous vivez dans un autre monde», a-t-il lancé.