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«Les revendications marocaines sur Sebta et Melilla sont pleinement justifiées» : les propos d'une ancienne ministre espagnole provoquent un tollé dans son pays
María Antonia Trujillo, ancienne ministre espagnole du logement, a fait sensation en déclarant lors d'une conférence universitaire dans la ville de Tétouan que les villes de Sebta et Melilla «représentent un affront à l'intégrité territoriale du Maroc » et « sont des vestiges du passé qui interfèrent» dans les relations du royaume avec l'Espagne. L'ancienne ministre participait à un congrès intitulé «Relations entre le Maroc et l'Espagne : hier et aujourd'hui», organisé par l'Université Abdelmalek Essaadi de Tétouan et qui a été inauguré le 2 septembre par l'ancien président du gouvernement espagnol José Luis Rodríguez Zapatero. Lors de la conférence qu'elle a donnée, la ministre a déclaré que tant les deux villes sous occupation espagnole ; situées le long des côtes marocaines «sont des vestiges du passé qui interfèrent avec l'indépendance économique et politique marocaine et avec les bonnes relations entre les deux pays». La responsable a affirmé que les deux villes «ont été arabes plus longtemps qu'elles n'ont été chrétiennes» et que pour cette raison «le recours à l'histoire, au fait historique, doit être fait avec prudence et dans ce cas précis l'argument est discutable.» «S'agissant de la question frontalière, la réponse politique est le dialogue et non le détournement du regard ni le silence», a pointé l'ancienne ministre, ajoutant que «les revendications marocaines (sur la souveraineté de Sebta et Melilla) sont pleinement justifiées, inscrites dans l'idéologie nationale du royaume et elles sont inaliénables». Elle a indiqué, en marge de ces propos, que «la solution» pour le statut des deux villes autonomes et les îlots espagnols doit être «politique.» «Les arguments historiques et juridiques sur le statut actuel des deux villes cède devant l'évolution des faits qui exige une réponse politique, éthique, raisonnable et acceptable pour les deux pays à travers un dialogue ouvert et sincère», a-t-elle abondé. Son discours est intervenu quelques heures après l'inauguration du congrès par le président Zapatero qui, dans son discours, a soutenu l'actuel président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, concernant le Sahara, louant la proposition d'autonomie marocaine. Le gouvernement de Sebta, présidé par Juan Jesús Vivas (PP), a qualifié les propos de la ministre Trujillo de «déloyauté institutionnelle inacceptable». Le gouvernement de la ville a souligné que «la souveraineté et le caractère espagnol des deux villes autonomes n'admettent ni discussion ni doute.» Les propos de l'ancienne ministre «supposent une profonde ignorance de l'histoire et du droit, ainsi qu'un manque de respect pour les habitants de Sebta et Melilla, qui sont espagnols au-dessus de toute autre condition», a-t-il souligné. Le président de Melilla, Eduardo de Castro, a pour sa part déclaré que l'ancienne ministre avait été «déloyale». «Ce qu'elle a dit sur Sebta et Melilla est injuste, déloyal et disproportionné», a-t-il assuré aux médias. «Ma condamnation est des plus sévères envers ces propos, je ne pense pas que quiconque, quelle que soit son appartenance politique, puisse être d'accord avec ces propos», a-t-il précisé.