Lors du Conseil des ministres qui s'est tenu mercredi 13 juillet au palais royal de Rabat, le roi Mohammed VI a entériné une réorganisation de la communauté juive au Maroc. Une «excellente nouvelle», selon Jacky Sebag, rabbin de la synagogue Nev Shalom de Casablanca. Le Conseil des ministres vient tout juste d'approuver la création de trois entités pour garantir la défense du culte et de la culture juifs au Maroc. «C'est une excellente nouvelle. Nous devons toutes ces nouveautés au roi Mohammed VI et à sa vision avant-gardiste car il a su moderniser les instances communautaires marocaines», explique à H24Info le rabbin Jacky Sebag. Lire aussi. Le Roi Mohammed VI a présidé un Conseil des ministres En effet, les trois organisations que le Conseil des ministres a décidé de mettre en place sont le Conseil national de la Communauté juive marocaine, la Commission des Juifs marocains à l'étranger et la Fondation du Judaïsme marocain. «Le renouveau, c'est surtout la Commission des Juifs marocains résidant à l'étranger qui œuvre à consolider les liens des Juifs marocains établis à l'étranger avec leur pays d'origine. Nous, nous sommes sur place, par contre, ceux qui sont à l'étranger sont de bons ambassadeurs et plusieurs d'entre eux ont une voix qui porte et qui peut servir notre cher pays qu'est le Maroc», ajoute le rabbin. En ce sens, et selon le communiqué du cabinet royal, la première institution assurera la gestion des affaires de la communauté, la sauvegarde de son patrimoine, le rayonnement culturel et religieux du judaïsme et ses valeurs marocaines authentiques. Les comités régionaux, issus du Conseil, seront chargés de gérer les questions et les affaires courantes des membres de la communauté. La seconde institution vise à consolider les liens des Juifs marocains vivant à l'étranger, à renforcer leur rayonnement culturel et cultuel et à défendre les intérêts suprêmes du Royaume, un outil de relations internationales permettant de relier les diasporas mizrahi et sépharade à leur pays d'origine. «La communauté juive marocaine de l'étranger a des entrées dans de hautes instances pouvant faire avancer beaucoup de choses par rapport à la communauté nationale marocaine, musulmans et juifs confondus, afin d'apporter une plus-value à notre pays», souligne le rabbin Jacky Sebag. Lire aussi. André Azoulay: « Etre Juif en terre d'Islam, une histoire que le Maroc a choisi d'écrire au futur » La troisième organisation quant à elle vise à promouvoir la culture et le patrimoine du passé juif au Maroc en sauvegardant ses traditions et ses spécificités. La création donc de ces trois institutions renforce la position des Juifs au Maroc, et jette également un pont vers les troisième et quatrième générations de Juifs marocains à l'étranger. Car rappelons-le, la communauté juive marocaine, estimée aujourd'hui à 3.000 personnes, reste la plus importante d'Afrique du Nord, malgré un départ massif vers Israël après la création de l'Etat hébreu en 1948.