Les prix mondiaux des denrées alimentaires poursuivent leur baisse en juin pour le troisième mois consécutif, avec un premier fléchissement du côté des prix du blé, a annoncé vendredi 8 juillet 2022, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Les prévisions de la FAO concernant la production céréalière mondiale de 2022 ont été relevées de 7 millions de tonnes en juillet par rapport au mois précédent. Elles s'établissent désormais à 2 792 millions de tonnes, ce qui représente toujours une baisse de 0,6 pour cent par rapport au chiffre mondial de 2021. « À 854 millions de tonnes, les prévisions concernant les stocks céréaliers mondiaux à la clôture des campagnes en 2023 sont en hausse de 7,6 millions de tonnes par rapport au mois précédent, mais s'orientent toujours vers une contraction de 0,6 pour cent (5,0 millions de tonnes) en glissement annuel », indiquent les auteurs dudit rapport. À ce niveau, le rapport stock/utilisation de céréales dans le monde devrait baisser, passant de 30,7 pour cent en 2021-2022 à 29,8 pour cent en 2022-2023. Lire aussi. L'Ukraine a perdu «un quart de ses terres cultivables» à cause de l'offensive russe Stocks mondiaux en hausse « On prévoit que l'accroissement attendu en glissement annuel des stocks de blé, en particulier en Chine et dans la Fédération de Russie, mais aussi au Canada et en Ukraine, compensera les prélèvements probables dans l'Union européenne et en Inde principalement, ainsi qu'en Australie et au Maroc », lit-on dans le rapport de la FAO. Et après un record au mois de mars du fait de la guerre en Ukraine, l'indice FAO des prix alimentaires, qui suit la variation mensuelle des cours internationaux d'un panier de produits alimentaires de base, se contracte lui aussi de 2,3%, la plupart des indices (céréales, huiles végétales, sucre) marquant une baisse en juin. Une lueur d'espoir pour le consommateur marocain qui consomme en moyenne 200 kg de blé par an, soit trois fois plus que la moyenne mondiale. Comme dans les autres pays du Maghreb, cette céréale, à travers le pain notamment, est un élément de base dans le régime alimentaire. Mais le Royaume ne produit pas suffisamment, et entre 2014 et 2019, la production locale n'a permis en moyenne de couvrir que 54 % des besoins en céréales (blé, maïs, orge), selon l'Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL). Selon les données de l'Office des changes, la valeur des achats du Maroc en orge, blé et huile de soja, du début de l'année à fin mai, s'est élevée à environ 15,8 milliards de dirhams. Si l'on compare avec la même période de l'an dernier, la facture de ces produits a augmenté de plus de 5 milliards de dirhams, alors qu'elle était de l'ordre de 10,7 milliards de dirhams. Lire aussi. Céréales: des ONG dénoncent la spéculation alimentaire Par exemple, la campagne 2021/2022 a enregistré une baisse de 42% des précipitations comparée à la moyenne de ces trente dernières années et de 35% par rapport à l'année précédente à la même période au Maroc. Elle s'est en sens, caractérisée par une mauvaise répartition temporelle et territoriale. Près de 55% du cumul pluviométrique a eu lieu aux mois de mars et avril et moins d'un tiers des précipitations ont eu lieu durant les mois de novembre et décembre. Une production nationale en baisse Ainsi la production prévisionnelle des principales céréales (blé tendre, blé dur et orge) pour la campagne 2021/2022 est évaluée à 32 millions de quintaux, soit une baisse de 69% par rapport à la campagne précédente qui avait connu une production importante. Cette production résulte d'une superficie céréalière semée au titre de cette campagne de 3,6 millions d'hectares des trois espèces de céréales : blé tendre, blé dur, orge. Cependant, les céréales des périmètres irrigués n'ont contribué qu'à hauteur de 20% environ à la production globale, à cause, d'une part, de la superficie irriguée limitée pour les céréales et, d'autre part, des restrictions d'irrigation dans les grands périmètres hydrauliques. Et c'est d'ailleurs pour cette raison que le Royaume fait partie des pays du Sud et de l'Est de la Méditerranée qui captent 12% des importations mondiales de céréales alors qu'ils ne représentent aujourd'hui que 4% de la population du monde. Lire aussi. Pour Poutine, l'exportation des céréales d'Ukraine n'est « pas un problème » Par ailleurs, et après une révision à la hausse de 7,7 millions de tonnes ce mois-ci, on prévoit que les stocks mondiaux de maïs demeureront proches de leurs niveaux d'ouverture en 2022-2023. « Les prélèvements sont prévus en Chine et aux Etats-Unis d'Amérique venant contrebalancer l'accroissement attendu au Brésil, où la production a atteint un niveau record, et en Ukraine, où l'on prévoit que les stocks vont atteindre plus de six fois leur niveau d'avant-guerre (2020-2021) du fait du bouleversement des exportations causé par les hostilités », relève la FAO. Les prévisions relatives aux stocks mondiaux de blé pour 2022-2023 ont également été relevées de 1,5 million de tonnes depuis le mois dernier, pour atteindre 299 millions de tonnes, un chiffre proche des niveaux d'ouverture.