Pandémie du Covid-19, hausse des prix, risque de chômage… Autant d'éléments qui font que la confiance des ménages est à son plus bas niveau depuis 2008. Depuis que le Haut-Commissariat au plan (HCP) publie son enquête de conjoncture auprès des ménages, les constats n'ont jamais été aussi pessimistes. L'indice de confiance des ménages (ICM) marocain enregistre, en effet, son niveau le plus bas depuis 14 ans. Pour calculer l'ICM, le HCP se base sur sept principaux indicateurs: quatre relatifs à la situation générale et trois à la situation propre du ménage. Il s'agit de l'évolution passée du niveau de vie, la perspective d'évolution du niveau de vie, la perspective d'évolution du nombre de chômeurs, l'opportunité d'achat de biens durables, la situation financière actuelle des ménages, l'évolution passée de la situation financière des ménages et l'évolution future de la situation financière des ménages. L'ICM s'est ainsi établi à 53,7 points, au lieu de 61,2 points enregistrés le trimestre précédent et 68,3 points une année auparavant, indique le HCP dans une note d'information diffusée jeudi. « Le recul du niveau de confiance des ménages au cours de ce trimestre procède de la détérioration de tous les indicateurs qui le composent, et ce, autant par rapport au trimestre précédent que par rapport au même trimestre de l'année passée », explique le HCP. Evolution de l'indice de confiance des ménages, de 2008 à 2022 Au premier trimestre de 2022, 75,6% des ménages déclarent une dégradation du niveau de vie au cours des 12 derniers mois, alors que 15,7% voient un maintien au même niveau et 8,7% une amélioration. Dégradation du niveau de vie « Le solde d'opinion relatif à cet indicateur s'établit à moins 66,9 points, en dégradation aussi bien par rapport au trimestre précédent que par rapport au même trimestre de l'année précédente où il était à moins 55,2 points et à moins 50,5 points respectivement », détaille le Haut-Commissariat au plan. Lire aussi: Vidéo. La hausse des prix plombe l'ambiance ramadanesque dans les souks Pour les 12 prochains mois, 39,1% des ménages s'attendent à une dégradation du niveau de vie, 43,3% à un maintien au même niveau et 17,6% à une amélioration. « Le solde d'opinion sur l'évolution future du niveau de vie est resté négatif à moins 21,5 points, contre moins 1,3 points au trimestre précédent et 13,2 points au même trimestre de l'année passée », souligne le HCP. Perception par les ménages de l'évolution passée et future du niveau de vie Aussi, selon le HCP, 87,4% des ménages marocains s'attendent à une hausse du chômage au cours des douze prochains mois, contre 4,6% seulement qui pensent le contraire. Même constat pour ce qui est de l'intention d'investir dans l'achat de biens durables. 76,5% des ménages pensent que « le moment n'est pas opportun », contre 9,8% seulement. Toujours au premier trimestre de 2022, 48,5% des ménages estiment que leurs revenus couvrent leurs dépenses, 47,4% déclarent s'endetter ou puiser dans leur épargne et 4,1% affirment épargner une partie de leur revenu. Pour ce qui est de l'évolution de leur situation financière au cours des douze derniers mois, 56,9% des ménages considèrent qu'elle s'est dégradée. 24,9% des ménages s'attendent toutefois à une amélioration au cours des douze prochains mois, 16,6% à sa dégradation et 58,5% à son maintien au même niveau. Sentiment de hausse des prix L'enquête du HCP s'intéresse aussi à la perception des ménages « d'autres aspects des conditions de vie ». Parmi ces dernières, il y a la capacité des ménages à épargner et l'évolution des prix des produits alimentaires. Au premier trimestre de 2022, seuls 13,9% des ménages contre 86,1% s'attendent à épargner au cours des douze prochains mois. Aussi, la quasi-totalité des ménages marocains (98,1%) pensent que les prix des produits alimentaires ont augmenté au cours des douze derniers mois. Ils sont seulement 0,2% qui ressentent le contraire. La majorité des ménages (76,9%) estiment qu'au cours des 12 prochains mois, les prix des produits alimentaires devraient continuer à augmenter, contre 2,8 % seulement qui s'attendent à leur baisse. Ici encore, le solde d'opinion est ainsi resté négatif, se situant à moins 74,1 points, au lieu de moins 76,2 points enregistrés un trimestre auparavant et moins 60,2 points une année passée.