Bank Al-Maghrib (BAM) pourrait garder inchangée sa politique monétaire accommodante à travers un taux directeur stable à 1,5% en 2022, prévoit Attijari Global Research (AGR). En effet, des politiques budgétaire et monétaire volontaristes demeurent toujours cruciales pour soutenir une croissance solide de l'économie marocaine, surtout durant une année agricole marquée par la sécheresse, explique la filiale d'Attijariwafa Bank dans un rapport de recherche intitulé « Bank Al-Maghrib: l'inflation au cœur des décisions monétaires en 2022 ». Et de préciser que le facteur qui pourrait justifier une éventuelle hausse du taux directeur de BAM concernerait une hausse non maîtrisable du niveau d'inflation. D'après la société de recherche, l'environnement inflationniste demeure, à date d'aujourd'hui, « globalement maîtrisé », à travers un niveau des prix à la consommation au Maroc évoluant autour des 2,0% en 2022 contre 1,4% en 2021 (estimations BAM). Une prévision qui serait amenée à être probablement revue à la hausse compte tenu des récentes tensions géopolitiques et de leur impact sur le marché énergétique mondial. Néanmoins, l'évolution de l'inflation au Maroc devrait rester inférieure par rapport aux niveaux observés à l'international, estime AGR, ajoutant que « les perspectives d'orientation de l'inflation et les risques importants qui entourent la croissance du PIB en 2022 ne justifieraient pas à ce stade, à notre sens, un durcissement monétaire de BAM en 2022 ». Lire aussi. Au Maroc, les taux des crédits conso sont en baisse, selon BAM « À date d'aujourd'hui, il nous semble prématuré d'anticiper une hausse importante et durable des prix à la consommation au Maroc, soit au-dessus des 3% », souligne AGR, notant que la récente accélération de l'inflation s'explique davantage par des facteurs conjoncturels qui devraient s'estomper à l'avenir. Au niveau international, l'implémentation des politiques monétaires ultra-accommodantes depuis l'éclatement de la crise sanitaire, conjuguée à la mise en place des programmes de rachats d'actifs d'envergure et des plans de relance inédits ont alimenté un nouveau cycle inflationniste en lien avec la hausse des cours des matières premières, fait observer la même source. Tenant compte de cette nouvelle évolution inflationniste désormais qualifiée de « soutenable » et très importante en zone Euro et aux Etats-Unis, la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne entament une nouvelle ère de politique monétaire en 2022, indique AGR, ajoutant que la Fed a annoncé le durcissement de sa politique monétaire dès mars 2022 et pourrait procéder à plusieurs hausses de taux directeur à des amplitudes importantes pouvant atteindre un demi-point.