Le souverain a énuméré les grands défis auxquels devra faire face le Maroc. Le mot souveraineté reste le leitmotiv de cette nouvelle étape post-covid. L'heure est à l'optimisme. C'est ce qui se dégage du discours royal de ce vendredi à l'occasion de l'inauguration de la 11ème législature. A cette occasion, le roi Mohammed VI a prononcé une allocution d'une implacable sérénité. Armé de chiffres, le roi a brossé un tableau qui se veut promoteur et annoncé un taux de croissance de 5,5 % en 2021. Une performance remarquable compte tenu de cette conjoncture à la fois délicate et difficile. Néanmoins, un mot prononcé, à plusieurs reprises par le souverain, retient l'attention des Marocains: la souveraineté. L'appel royal en faveur de «la création d'un dispositif national visant à constituer une réserve de produits de première nécessité, notamment alimentaires sanitaires et énergétiques », interpelle à plus d'un titre. Sur ce registre, le roi a souligné que la sacro-sainte souveraineté nationale passe aussi par la garantie de produits stratégiques.
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Mais c'est principalement cet appel à la garantie de cette indépendance énergétique qu'il faut retenir. Il est plus qu'évident que le prochain choc mondial sera d'ordre gazier. Le tumultueux épisode du non-renouvellement, de la part des autorités algériennes, du contrat du gazoduc Maghreb-Europe qui relie depuis 1996 les gisements algériens à l'Europe à travers le royaume, toujours vif dans les esprits, appelle à la vigilance. « Menaces extérieures » Le ton royal se voulait optimise certes, mais pas question de baisser la garde pour autant. «Nous soulignerons d'abord la nécessaire consolidation de la place occupée par le Maroc et la défense impérieuse de ses intérêts supérieurs, particulièrement dans la conjoncture présente qui charrie dans son sillage défis, risques et menaces», a affirmé le souverain. Sans être citée, l'Algérie qui s'est engagée dans une inexorable spirale de tensions, réduisant à néant toute tentative de rapprochement entre les deux pays, revient dans les esprits. Mais passons ! L'heure est aux bonnes nouvelles et à l'autosatisfaction. Car «malgré la crise et ses retombées, la confiance placée dans notre pays et dans le dynamisme de son économie se confirme et se consolide, comme l'attestent la hausse, jusqu'au mois d'août dernier, des investissements directs étrangers estimée à 16%, et l'augmentation des transferts des MRE qui a atteint environ 46% à la même période», se félicité le souverain. Un hommage à ce collectif qui a fait preuve d'une louable solidarité à l'adresse de son pays d'origine, durant cette période trouble, alors que leur pays d'accueil traversait une panne de croissance. Lire aussi: Nouveau modèle de développement, fil conducteur du gouvernement Akhannouch Le volet social s'adjuge, comme il fallait s'y attendre, une place importante dans les politiques tracées par le Maroc. Normal, au vu des lacunes structurelles dont pâtit le pays en matière de développement social et surtout les inégalités flagrantes qui noircissent le décor. A ce propos, le roi a insisté sur la priorité de mettre en pratique, dans l'urgence, le méga-chantier de généralisation de la protection sociale dont l'impact bénéfique sera ressenti par des millions de Marocains. Le monarque n'a pas manqué de rappeler «la normalité des alternances dans la gestion des affaires publiques (...) nous accordons un effet équivalent à tous les partis ». Une riposte royale au PJD, qui a remis en question le processus électoral, après sa déconfiture. Trêve de chamailleries, place à l'action ! Mettre en oeuvre cette feuille de route royale est la principale mission du cabinet d'Aziz Akhannouch. Car, les maux sont diagnostiqués et le traitement -de choc- est prescrit. Reste à traduire ces bonnes intentions en projets concrets, avec des retombées palpables et convaincantes, qui profitent à tous les Marocains.