Le Maroc enregistre en 2019 une forte hausse des divorces qui n'ont pas cessé d'augmenter depuis la révision de la Moudawana en 2004. En 2020, l'effet confinement a renforcé la tendance haussière. Au nombre de 7.213 en 2004, les divorces au Maroc sont passés à 31.085 en 2009, puis à 44.408 en 2014 et à 55.470 en 2019. En d'autres termes, le Maroc enregistre en 2019, 7,7 fois plus de divorces qu'en 2004, date de révision du code de la famille. Ce sont les chiffres présentés mardi, à Rabat, par le ministre de la justice, Mohamed Ben Abdelkader, à l'occasion d'un séminaire consacré à la présentation du «Guide juridique pour les femmes victimes d'infraction ou de violation de droits», réalisé par l'Association «Jossour-Forum des femmes marocaines». En 2004, le Maroc enregistre ainsi 26.914 cas de répudiation dont 7.213 aboutiront à un jugement de divorce. Avant la révision de la Moudawana cette année-là, la répudiation était un droit exclusif du mari, elle est dorénavant soumise à une autorisation préalable du juge.
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En 2018, les divorces s'élèvent à 25.852, puis à 27.149 en 2019. L'année 2020 a été marquée par l'explosion des cas de divorce dans la métropole casablancaise, et ce malgré la crise sanitaire qui a entravé la tenue des audiences. 15.956 cas de divorces ont été prononcés en 2020, seulement dans la capitale économique. Sur les cas de rupture par consentement, la justice a tranché sur 99% des dossiers, prononçant ainsi 5.394 divorces au cours de l'année. 10.119 cas de divorce pour raison de discorde ont été prononcés, représentant 65% des cas parvenus au tribunal de première instance social de Casablanca, indique la même source. Par ailleurs, le ministre a souligné que les cas de mariage des mineurs ont «tendance à baisser d'année en année au Maroc», et ce, grâce aux mesures prises pour lutter contre ce type de mariage. Dans le détail, l'année 2014 a enregistré un total de 33.489 actes de mariages de mineurs, contre 30.230 actes en 2015 et 27.205 en 2016. Ces chiffres ont continué leur tendance baissière au cours des années suivantes, atteignant 20.738 actes en 2019, contre 12.600 l'année suivante, soit 6,48% du nombre total des actes de mariage conclus en 2020.