Les résultats de l'enquête nationale sur la migration internationale 2018-2019, menée par le Haut Commissariat au Plan (HCP), ont été présentés lors d'un webinaire tenu, vendredi à l'occasion de la Journée internationale des Migrants qui est célébrée le 18 décembre de chaque année. Cette rencontre virtuelle, organisée en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), a été l'occasion de mettre en avant cette opération, laquelle s'inscrit dans le cadre du programme d'appui de l'Union européenne (UE) aux politiques migratoires du Maroc et qui a permis d'appréhender les nouvelles tendances de la migration internationale, les comportements des migrants ainsi que les déterminants, impacts et conséquences de ce phénomène sur le développement. Ladite enquête, qui a ciblé les Marocains Résidant à l'étranger (MRE), les migrants de retour et les intentions d'émigrer des marocains non migrants, a été réalisée sur le terrain entre août 2018 et janvier 2019 auprès d'un échantillon représentatif de 15.000 ménages, dont 8.200 d'entre eux de migrants actuels, 4.100 de migrants de retour et 2.700 de non-migrants. S'exprimant à cette occasion, le directeur général de la statistique et de la comptabilité nationale au HCP, Mohammed Bircharef, a indiqué que cette enquête fournie des données essentielles qui vont permettre, au niveau national, d'orienter un certain nombre de politiques migratoires, mais aussi pour les pays d'accueil d'avoir des informations permettant de situer le phénomène d'une manière chiffrée et documentée. La migration internationale est un phénomène qui fait de l'actualité de plus en plus, notamment depuis la crise de 2008, et est devenue une préoccupation autant pour les pays d'accueil que pour les pays originaires, a-t-il souligné, faisant état d'une dynamique et d'un engagement volontariste sur le plan international qui s'est concrétisé par un ensemble d'actes, notamment la déclaration de New York et le pacte mondial pour des migrations sûres.
Lire aussi: HCP: 25% des femmes victimes de violences conjugales souffrent psychiquement M. Bircharef a, en outre, mis en exergue l'importance de la migration, en particulier dans le cadre des questions de l'agenda des objectifs de développement durable (ODD), dont la mise en ouvre « permettra, sans aucun doute, d'agir sur les déterminants de cette migration », rappelant à cet égard, l'engagement et les efforts du Maroc en la matière, appréciés de par le monde, et qui lui ont confié le leadership de la gestion de la migration au niveau de l'Union africain. De son côté, le chef de la section gouvernance de la délégation de l'UE au Maroc, Severin Strohal, a souligné que cette enquête marque le partenariat essentielle entre l'UE et le Maroc sur les questions collectives migratoires, ajoutant que ses résultats permettront de renforcer la connaissance du phénomène de la migration, dont le Maroc joue un rôle central pour l'Europe et le continent africain. « Il n y a aucun doute que la connaissance de ce phénomène est important pour le savoir gérer et dont pour la mise en œuvre de politiques migratoires du Maroc même », a noté M. Strohal, relevant que les difficultés et les opportunités de la migration internationale exigent une coopération renforcée et une action collective entre les pays et les régions. Pour sa part, le représentant résident de l'UNFPA au Maroc, Luis Mora, a indiqué que ladite enquête est la première source d'éclairer sur nombreux aspects relatifs à la migration qui vont au delà de ce phénomène et ont un impact sur plusieurs d'autres questions. Et de soutenir que c'est aussi une enquête qui cherche à appréhender non pas une seule forme, mais plutôt des formes multiples de migration. Elle constitue, de ce fait, une source sans précédent pour l'appréciation de la diversité des formes migratoires au Maroc. Cette enquête vient à point nommé pour, d'un côté, combler le déficit d'informations sur la migration, et d'un autre, fournir les informations nécessaires pour mieux orienter les stratégies du Maroc en la matière, a relevé M. Mora qui a cité la stratégie nationale de l'immigration et d'asile, « une stratégie humaniste, intégrée et participative qui représente un modèle non seulement au niveau du pays africains et arabes mais aussi à l'échelle mondiale ». L'adoption d'une telle stratégie vient réaffirmer l'engagement du Maroc pour la mise en œuvre du pacte mondial pour des migrations sûres et aussi la place que la Maroc octroie à l'immigration dans l'agenda des ODD, a t-il dit. Notons qu'une deuxième phase de cette enquête sera menée en 2021 auprès des réfugiés et demandeurs d'asiles, des migrants irréguliers et des immigrés régularisés.