Selon la presse israélienne, 92% des bulletins de vote ont été décomptés et les résultats confirment les sondages avec une égalité en sièges entre Benyamin Nétanyahou et Benny Gantz. Le premier ministre et son rival se trouvent dans l'incapacité, au vu de leurs alliances, de former un gouvernement de coalition. Par Thierry Oberlé, correspondant du Figaro à Jérusalem Les Israéliens se sont réveillés ce mercredi sans savoir qui a gagné les élections législatives de la veille. Le chef du gouvernement et l'ancien chef d'état-major de l'armée sont en situation d'égalité en nombre de sièges avec leur parti respectif. Mais dans l'attente du calcul des résultats définitifs, le principal enseignement de ce deuxième scrutin en cinq mois est que le premier ministre n'a pas réussi son pari. Il est loin d'obtenir une majorité apte à gouverner sur la base de ses alliances selon les projections qui se sont affinées au fil des heures. Il a trébuché mais résiste. Son adversaire du parti Bleu Blanc n'atteint pas, lui non plus, avec son bloc, le seuil fatidique des 61 sièges à la Knesset, le Parlement. La soirée a été longue et la nuit interminable au siège des partis politiques, et en particulier au Likoud et à Bleu et Blanc, où les militants étaient partagés entre leurs inquiétudes et leurs espoirs. Avec un sentiment de joie chez les partisans de Benny Gantz, qui rêvent de la chute du premier ministre. Benyamin Netanyahou et son rival du centre Benny Gantz se sont exprimés en évitant tout triomphalisme.
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Benyamin Nétanyahou est apparu à 3h30 du matin à la tribune du parc des expositions de Tel Aviv, fatigué et enroué. «Comme vous le savez, il vaut mieux perdre sa voie que de perdre son pays», a-t-il lâché devant une salle presque déserte. «Nous ne voulons pas d'unité, nous voulons le roi Bibi», chantait le dernier carré de ses partisans. Dans son bref discours, il s'est engagé à «continuer à servir l'Etat d'Israël et le peuple d'Israël.» Il s'est dit «prêt à négocier pour former un gouvernement sioniste fort» et «à contrecarrer la formation d'un gouvernement antisioniste». Benny Gantz s'était exprimé une heure trente auparavant pour annoncer qu'une nouvelle ère pouvait commencer, marquée par «l'entreprise de réparation de la société israélienne». «L'unité et la réconciliation sont devant nous», a-t-il déclaré devant un public enthousiaste mais dont une partie avait déjà quitté les lieux. Son entourage a indiqué qu'il travaillait à la constitution d'un gouvernement d'union nationale.
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En fin de compte, la joie se lisait uniquement au parti Shass, une formation séfarade ultraorthodoxe et à Israël Beteinou, le parti russophone d'Avigdor Lieberman. Les religieux et les laïcs, symboles des fractures et des divisions du pays, ont tiré les marrons du feu avec de bons scores. À Jérusalem, les disciples du Shass, vêtus de tenus blanches, ont affiché leurs convictions mystiques par des chants face à leur leader, Arié Dery. Avigdor Lieberman a, pour sa part, renforcé son rôle de pivot de la vie politique. Il défend l'idée d'un gouvernement d'unité nationale avec Blanc et bleu et, pourquoi pas, le Likoud. Les centristes jugent la proposition intéressante mais ne veulent pas entendre parler d'un compromis avec Benyamin Nétanyahou en raison de son implication pour des faits de corruption présumée dans trois affaires judiciaires. Dans une situation d'impasse politique apparente, le pays s'enfonce dans la crise.