Depuis mercredi dernier, les activités des porteurs à la frontière entre le Maroc et Sebta sont paralysées, sans qu'il y ait d'intention émise pour le moment de réguler la situation. Lundi 11 mars dernier, une soixantaine de voitures de porteurs se sont vues confisquer leurs marchandises à la douane marocaine, rapporte le quotidien espagnol local El Faro de Ceuta. Afin d'éviter les mêmes complications, les chauffeurs-porteurs ont le lendemain pris des précautions supplémentaires, en ressortant de Ceuta leurs véhicules vides. De nombreuses plaintes ont découlé de cet événement, les protagonistes se sentant comme des « animaux » dans cet espace frontalier « où rien ne fonctionne comme il se doit et dans lequel l'entrée sans visa est interdite », explique le quotidien. Des manifestations à Tétouan seraient en préparation pour protester contre ce phénomène. Lire aussi : Vidéo. Ceuta: des porteurs aident la police à contrer une incursion de migrants Les porteurs refusent de traverser le poste Tarajal II et insistent pour passer via le passage douanier habituel. Mais le Maroc depuis quelques mois met en place une politique « silencieuse » de compression de la contrebande, relate El Faro de Sebta. Ainsi, les porteurs marocains risquent de se confronter prochainement à davantage d'obstacles pour accéder à l'enclave espagnole. Si les porteurs cessent leur activité, le Maroc enregistrerait une perte annuelle entre 2.000 et 3.000 millions de dirhams. Quant à Sebta, le portage représente 25% de son PIB, soit environ 1.500 millions de dollars. Le royaume alaouite a déjà déclaré que son intention n'était pas de mettre un point final au phénomène, mais plutôt de chercher une solution profitable aux deux parties, et qui se concentre sur le passage de Tarajal II. Le Maroc mise sur Tarajal II Le Maroc souhaite augmenter le trafic et l'activité au poste de Tarajal II, notant que ces données ont chuté ces derniers mois. L'une des raisons: l'activité générée par le « Tarajal II », par opposition à celle réalisée par la douane habituelle, avantagerait son économie « car elle offre du travail et un salaire à des centaines de citoyens », relaye le site espagnol. Lire aussi : Deux Africains morts à Ceuta après avoir franchi la clôture frontalière Le commerce informel est en baisse, ne dépassant pas plus de mille passes quotidiennes, poursuit El Faro de Sebta. Les marchands doivent traiter avec des porteurs qui refusent d'accepter les prix établis. Ces luttes mettent en péril le marché qui pourrait s'améliorer si ces porteurs travaillaient par le biais du poste Tarajal II.