Les manifestations qui éclatent régulièrement dans diverses régions du Maroc, au même titre que la crise que traverse la Samir, entre autre entreprise fleuron de l'économie marocaine, révèlent un profond échec du modèle de développement du Royaume, a indiqué Hassan Aourid, ancien Conseiller du roi Mohammed VI, lors d'une interview accordée au site PJD.ma et diffusée vendredi soir. A la question ( la dernière de la 1ère partie de l'interview) si les manifestations en cours dans le royaume constituent une extension du «printemps arabe», l'intellectuel et ancien historien du royaume a répondu non, estimant que les manifestations expriment une crise «plus profonde». «Nous avons adopté le discours du néolibéralisme qui repose, entre autre, sur la théorie du selon laquelle il suffit de créer la richesse pour que ses fruits bénéficient à toutes les couches sociales avec quelques mesures d'accompagnement et des initiatives caritatives. En fin de compte, ce modèle, bien qu'efficace pour créer des richesses, a montré ses limites», a-t-il souligné. Dans ce sens, Hassan Aourid, ancien wali de la région de Meknes, préconise «des mécanismes indispensables afin de répartir les richesses et un Etat qui doit jouer le rôle essentiel de régulateur». L'écrivain et penseur a par ailleurs relevé que des erreurs ont été commis par l'Etat marocain en ce qui concerne des mesures suivies dans le cadre de la politique de privatisation de plusieurs entreprises fleuron de l'économie marocaine, dont la Samir. Et de conclure en mettant en avant le rôle primordial des intellectuels dans le développement du pays et en regrettant que l'élite politique actuelle manque de consistance comparée aux anciens leaders marocains qui avaient une forte assise idéologique: «Les sociétés ne se développent pas seulement grâce aux techniques, mais aussi grâce aux idées. Cela passe par une interaction de l'intelligence avec une réalité afin de dépasser une problématique donnée».