La justice néerlandaise a tranché: l'ex-député PAM Said Chaou ne sera pas extradé vers le Maroc. Visé par deux mandats d'arrêt émis par le Maroc pour «trafic de stupéfiants, corruption, création et appartenance à une organisation criminelle», l'ancien député du PAM avait été arrêté fin juin 2017 par les autorités néerlandaises. Rabat avait aussitôt demandé son extradition, garantissant qu'il bénéficierait d'un procès équitable. Après plusieurs remous, dont la remise en liberté provisoire du concerné, voila que le tribunal de Breda estime qu'il ne peut être extradé vers le Maroc, rapporte jeudi le média local Omroep Brabant. Pour le juge du tribunal de Breda, «les garanties données par le Maroc ne lui paraissent pas suffisantes pour écarter le danger d'un procès inéquitable», lit-on dans les colonnes du média néerlandais. Le tribunal considère donc que l'ordre d'extradition est inacceptable. Vivant entre le Maroc et les Pays-Bas, Chaou aurait fait fortune dans le second pays dans les années 90. Et au début des années 2000, il est retourné au Maroc pour investir dans le secteur du tourisme, avant de faire ses premiers pas en politique 2007. D'abord député pour le Parti Al Ahd, il a rejoint le PAM, dont le patron Ilyas El Omari est un cousin. Par ailleurs, Chaou a fondé en 2014 le Mouvement du 18 septembre, une organisation séparatiste rifaine dont le nom renvoie à la date de proclamation, en 1921, de la République du Rif par le résistant Mohammed ben Abdelkrim El Khattabi. Ce Mouvement a été plus tard accusé d'alimenter la contestation populaire au Rif.