Ouarzazate, 1er avril 2011, les 938 concurrents et quelques 400 membres de l'organisation embarquent dans les véhicules pour rejoindre le 1er bivouac de la course dans les environs de Merzouga. Plus de 6 heures de route seront nécessaires pour acheminer tout le monde à bon port… A l'arrivée sur le site on est impressionnés par le déploiement de l'organisation. Le bivouac ressemble à une fourmilière où tout le monde s'affaire pour s'installer. Un organisateur nous confie : « au fil des ans l'organisation des bivouacs s'est améliorée pour arriver aujourd'hui à un modèle qui fonctionne très bien et qui a fait ses preuves. L'organisation est séparée des concurrents, les parties communes se trouvent entre les deux, les parkings de véhicules sont éloignés pour ne pas perturber les concurrents qui ont besoin de repos. Tout est prévu, la logistique, le restaurant, les transmissions, le PC course, la salle de presse,… Chacun à sa place. » Très vite tout le monde rejoint son sac de couchage pour une courte nuit de repos. On se lève à 5h00 du matin, on prend le petit déjeuner et la machine se met en route. Le premier jour, samedi 2 avril, sera consacré aux contrôles des concurrents et à la remise des dossards et du transpondeur. Grace à celui-ci, qui sera fixé à la cheville, chaque concurrent sera suivit sur la course. A chaque passage de point de contrôle le transpondeur enverra un signal, relayé par satellite, au PC course. Le tout sera immédiatement enregistré sur le site internet de l'organisation. De cette façon tout le monde pourra suivre les concurrents en temps réel et connaître les classements. Nous croisons Karim Mosta au petit déjeuner. En pleine forme, il nous explique : « Pour cette 23ème participation au Marathon des Sables, je ne cours plus après le classement. Mon objectif est de me faire plaisir, de ne pas me faire mal, de ne pas souffrir. Au fil des ans j'ai appris à connaître cette course et à savoir la gérer. C'est ça l'expérience et se faire plaisir est essentiel. Il y a quelques années je courrais pour être le mieux placé possible, je dépassais mes limites. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, quoi que l'esprit de compétition soit toujours là et on pousse toujours un peu quand on a un autre concurrent en ligne de mire. Mon plus grand bonheur c'est quand je me retrouve seul, isolé des autres, avec le désert tout autour de moi. Je cours pour moi et je voyage dans ma tête, en repensent à toutes ces courses aux quelles j'ai participé, aux quatre coins du monde »… Aujourd'hui ce sera le dernier jour durant lequel l'organisation fournit les repas aux concurrents. A partir de demain, ils seront en autonomie alimentaire. C'est-à-dire qu'ils doivent transporter leur nourriture dans leur sac pour les 7 jours à venir. L'organisation ne distribue que de l'eau. Le sac de Karim au départ pèse un peu plus de 6 kgs, sans l'eau. Sur une course pareille chaque gramme compte. La nourriture est lyophilisée et conditionnée dans des sachets spéciaux. Un petit réchaud à pastilles solidifiées sert à faire chauffer le repas. Dimanche 3 avril, c'est le grand départ du 26ème Sultan Marathon des Sables. Les concurrents devront traverser les grandes dunes de Merzouga et ensuite parcourir quelques 250 km en 7 jours. Bonne chance à eux tous. Marc d'Haenen, envoyé spécial sur le Marathon des Sables.