Au total douze personnes, de nationalité allemande, ont été interpellées le 14 février dernier. Elles sont en effet impliquées dans une affaire de soupçons de préparation d'attaques contre « des responsables politiques, des demandeurs d'asile et des musulmans », rapporte le parquet fédéral. Tous d'extrême droite, les suspects ont formé leur groupuscule en septembre dernier. Parmi eux 4 sont soupçonnés d'avoir formé « une association d'extrême droite à caractère terroriste ». Les 8 derniers se seraient dits prêts à leur apporter notamment un soutien « financier » ou « une aide pour se procurer des armes », a souligné le parquet de Karlsruhe (Bade-Wurtemberg) dans un communiqué. Ils avaient pour but d'« ébranler l'ordre de l'Etat et de la société en Allemagne et, à la fin, de le renverser », poursuit la même source. « Des attentats dont le dispositif concret n'a pas été précisé jusqu'ici devaient être commis contre des responsables politiques, des demandeurs d'asile et des personnes de confession musulmane afin de générer une situation proche de la guerre civile », a également fait savoir le parquet. De plus, le parquet avait annoncé avant des perquisitions dans treize lieux répartis sur cinq Länder (Etats régionaux), parmi lesquels la Bavière et la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le Land le plus peuplé d'Allemagne. Et pour mener à bien leurs projets, les mis en cause se sont vus physiquement plusieurs fois, selon la justice. Ils ont également eu recours à des tchats sur des services de messagerie pour pouvoir communiquer. Les autorités allemandes s'inquiètent d'un terrorisme d'extrême droite, notamment depuis le meurtre d'un élu allemand promigrants en juin dernier. Un néonazi a dans cette affaire été placé en détention. L'inquiétude monte également à cause de la multiplication des violences contre des élus du pays, dans un contexte de raidissement du climat politique sous la pression de l'extrême droite.