Sur la voie de la guérison ou le « rétablissement en psychiatrie » a été le sujet de plusieurs débats organisés à l'occasion des 41èmes journées de la Ligue de la santé mentale. Durant deux jours les 13 et 14 décembre à Casablanca, des spécialistes de la réhabilitation psychosociale et psychiatrique marocains et étrangers ont animé des ateliers et ont présenté des sur les nombreux aspects du processus de rétablissement en psychiatrie. « Le rétablissement est un processus dynamique et individuel ou la personne souffrant d'une maladie mentale s'adapte à son trouble et apprend à mieux le gérer. Le rétablissement, dans ce cadre implique la coexistence avec les symptômes. Le patient apprendra à être bien dans sa peau malgré la maladie », répond Imane Rouhli, secrétaire général de la Ligue marocaine pour la santé mentale à la question de savoir quel sens donner au terme « rétablissement » en psychologie. Et d'ajouter que « le patient souffrant d'une maladie mentale est l'acteur principal, le psychiatre ou le médecin ne fait qu'accompagner le patient dans ce processus de rétablissement ». Ainsi, en guise de conclusions tirées de ces deux jours de débats, la psychiatre Imane Rouhli explique qu'il a été relevé à travers les échanges que « le processus de rétablissement inclut plusieurs dimensions, d'abord, biologique nécessitante d'un traitement par médicaments, psychologique nécessitante un accompagnement psychothérapique et sociale nécessitante d'un soutien de la part de la famille et une réhabilitation sociale et dans le milieu du travail ». En effet, pour ces spécialistes de la psychologie réunis à la faculté de médecine de Casablanca la prise en charge doit être intégrative en encourageant la mise en place d'un ensemble d'actions. D'abord, la mise place de structures intermédiaires et de centres de réhabilitation psycho-sociale, vient ensuite, la formation en matière de réhabilitation psycho-sociale, de psycho éducation et de remédiation cognitive ce qui favorise la réinsertion psychosociale des personnes souffrants de maladies mentales et en dernier lieu une large action de sensibilisation pour lutter contre la stigmatisation de la maladie mentale en encourageant le débat autour du sujets diverses concernant la maladie mentale et le rétablissement. Dans ce sens, pour la Ligue de la santé mentale au Maroc pour être sur la bonne voie de la guérison, il faut se libérer de toute stigmatisation et celle du patient et celle de son entourage. La Ligue qui rassemble des professionnels qui travaillent au quotidien avec les malades souffrants d'une pathologie mentale insiste sur le rôle primordial de la famille dans le processus de rétablissement. Aujourd'hui, plusieurs ONG, comme l'Association marocaines des usagers de la psychiatrie ou l'Association Chams ou encore l'Association Sella se donnent comme cheval de bataille cette cause pour apporter une aide aux familles et aux patients. Sachant que pour mener à bien un processus de rétablissement l'apport de la famille est précieux. In-fine, c'est l'individu malade qui prend la décision d'avoir le contrôle sur sa vie à travers ce processus de rétablissement. Il est à rappeler que selon les statistiques du ministère de la Santé, le Maroc dispose de 2.238 lits dédiés aux maladies mentales, soit 0,67 lit pour mille habitants. Les ressources humaines dans le secteur privé et le secteur public réunis sont de 290 psychiatres, 5 pédopsychiatres et 1.069 infirmiers formés en psychiatrie. Les établissements dédiés à la santé mentale sont au nombre de 36.