La mobilisation s'accentue après la condamnation de Hajar Raissouni, son fiancé et un médecin gynécologue. Plusieurs associations appellent à un sit-in ce mercredi devant le Parlement. Quelques jours après la condamnation de la journaliste au journal arabophone Akhbar Alyaoum, Hajar Raissouni et son fiancé à un an de prison ferme, et celle de Docteur Mohamed Jamal Belkziz à deux ans de prison ferme, plusieurs organismes et associations, ont appelé un sit-in ce mercredi à partir de 17H30, devant le Parlement à Rabat. Dans un communiqué rendu public, plusieurs associations dont l'Association marocaine des Droits de l'Homme (AMDH), l'Association marocaine des femmes progressistes, dénoncent un procès "inéquitable" et de "lourdes peines prononcées" contre les personnes poursuivies dans cette affaire. Les organismes appelant au sit-in réclament également, "l'abrogation des lois obsolètes qui ont été utilisées contre Hajar et ses co-accusés et qui violent le droit aux libertés individuelles garanti par le droit international des droits de l'Homme", et un "un pouvoir judiciaire indépendant, qui respecte les droits et libertés". Lundi dernier, Hajar Raissouni a été condamné à une année de prison ferme assortie d'une amende de 500 dirhams pour "rapport sexuel hors mariage" et "consentement à se faire avorter par autrui". Le fiancé de la journaliste, un universitaire de nationalité soudanaise a écopé d'une peine d'un an de prison ferme pour "débauche" et "participation à l'avortement". Le médecin gynécologue, poursuivi pour avoir pratiqué l'avortement, a été condamné à deux ans de prison ferme avec interdiction d'exercer pendant deux ans. Les autres mis en cause, notamment l'assistance du médecin et l'anesthésiste, ont été condamnés à des peines de prison avec sursis, respectivement de 8 mois et d'un an. Hajar, son fiancé et le médecin ont écopé de la prison ferme ont été poursuivis dans une affaire d'avortement, en dépit de l'expertise médicale avancée par Me Myriam Moulay Rachid, avocate de Docteur Belkziz, durant son dernier plaidoyer, appuyant la thèse selon laquelle l'avortement n'a pas eu lieu, puisque Hajar Raissouni n'était pas enceinte au moment de son arrestation devant le cabinet du médecin.