Le plus haut responsable du ministère de la Défense du Sri Lanka a démissionné jeudi à la suite de la série d'attentats contre des églises et des hôtels qui ont fait 359 morts le dimanche de Pâques, a annoncé une source auprès du ministère. Hemasiri Fernando a remis sa lettre de démission au président Maithripala Sirisena, qui est aussi ministre de la Défense. Il a dit qu'il assumait la responsabilité de l'échec des forces de sécurité en amont des attentats, a déclaré cette source qui a requis l'anonymat. Le gouvernement sri-lankais a reconnu une "défaillance" dans sa mission d'assurer la sécurité nationale, alors qu'il disposait d'informations préalables cruciales de la communauté du renseignement. L'Inde avait prévenu le Sri Lanka du risque d'attaques terroristes plusieurs semaines avant les attentats de Pâques, sur la base de ''contenus menaçants" saisis sur des suspects arrêtés en Inde, a révélé jeudi une source informée du dossier. Le 11 avril, le chef de la police du Sri Lanka a rédigé une note d'alerte indiquant que le National Thowheeth Jama'ath (NTJ) préparait des attaques suicides contre des "églises emblématiques". Cet avertissement se basait sur des éléments fournis par les services de renseignements indiens, a indiqué la source. Le document a été transmis à plusieurs hauts responsables mais ni au Premier ministre ni au vice-ministre de la défense, dans un contexte de conflit ouvert entre le président Sirisena et le Premier ministre Ranil Wickremesinghe. Colombo a déployé des milliers de soldats supplémentaires pour renforcer les mesures de sécurité et appuyer la traque des suspects recherchés après les attentats terroristes du dimanche de Pâques qui ont fait près 359 morts, a annoncé jeudi l'armée. La police a indiqué avoir procédé à 16 nouvelles arrestations dans la nuit de mercredi dans le cadre de l'enquête sur les attaques suicides, attribuées par les autorités au groupe islamiste local National Thowheeth Jama'ath (NTJ) et que l'organisation terroriste Etat islamique (EI) a revendiqué. Près de 75 personnes au total ont été interpellées à ce stade de l'enquête sur les attentats. Les premiers éléments de l'enquête montrent que ces attaques ont été commises en représailles aux attentats contre deux mosquées à Christchurch en Nouvelle-Zélande, qui ont fait 50 morts le 15 mars, selon le vice-ministre sri-lankais de la Défense, Ruwan Wijewardene. Toutes les églises catholiques du pays resteront fermées et aucune messe ne sera célébrée jusqu'au "rétablissement de la situation sécuritaire", a indiqué jeudi un haut responsable de l'Eglise locale. Selon des défenseurs des droits humains, des centaines de réfugiés musulmans de l'ouest du pays se sont abrités dans des mosquées et un poste de police après avoir été menacés à la suite des attentats meurtriers du dimanche de Pâques.