Le Secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, a quitté, vendredi, la Libye avec « une profonde inquiétude et un cœur lourd », en raison du risque de confrontation après des mouvements militaires vers l'ouest de troupes loyales à l'homme fort de l'est du pays, le maréchal Khalifa Haftar. « J'espère toujours que ce sera possible d'éviter une confrontation sanglante à Tripoli et dans ses environs. Les Nations-Unies restent disponibles pour faciliter toute solution politique capable d'unifier les institutions libyennes », a dit Guterres avant son départ de la Libye vers la Jordanie. Son porte-parole à New York a rapporté que Guterres a aussi assuré que l'ONU et lui-même resteront « engagés » à soutenir le peuple libyen. « Les Libyens méritent la paix, la sécurité, la prospérité et le respect de leurs droits fondamentaux », a-t-il dit. Par ailleurs, la communauté internationale a multiplié les appels à Khalifa Haftar pour que ses forces cessent leur offensive vers Tripoli, au moment où des combats au sud de la capitale libyenne avec le gouvernement de Fayez al-Sarraj font craindre un nouvel embrasement. Réunis vendredi en France, les ministres des Affaires étrangères des sept pays les plus industrialisés (G7) ont "exhorté" tous les acteurs à stopper "immédiatement" tous "les mouvements militaires vers Tripoli, qui entravent les perspectives du processus politique mené par les Nations unies". "Il n'y a pas de solution militaire au conflit libyen", ont souligné les chefs de la diplomatie des Etats-Unis, du Canada, de la France, de l'Allemagne, du Royaume-Uni, d'Italie et du Japon. Depuis la chute en 2011 du régime Kadhafi, la Libye est plongée dans le chaos avec la présence de nombreuses milices ainsi que deux autorités rivales qui se disputent le pouvoir, le Gouvernement d'union nationale (GNA) dans l'Ouest, reconnu par la communauté internationale, et l'ANL de Khalifa Haftar dans l'Est.