Le président par intérim autoproclamé du Venezuela, Juan Guaidó, a appelé à deux nouvelles manifestations, cette semaine, afin de réclamer la tenue d'élections libres et demander à l'armée, principal soutien du régime de Nicolas Maduro, de "se ranger du côté" du peuple. Dans un message diffusé, dimanche soir, à travers les réseaux sociaux, le chef de l'Assemblée nationale, unique institution contrôlée par l'opposition, a appelé les Vénézuéliens à "sortir dans la rue" dans le cadre d'une "grande manifestation nationale", qui aura lieu mercredi entre 12h00 et 14h00 heure locale (16h00-18h00 GMT), afin de réclamer la tenue d'élections libres et demander aux forces armées d'autoriser l'entrée de l'aide humanitaire internationale dans le pays. "Nous le ferons de manière pacifique", a-t-il dit à l'adresse de ses partisans, ajoutant que cette manifestation vise également à poursuivre la distribution aux militaires et à la police de la "loi d'amnistie", approuvée récemment par le Parlement, et qui vise à décréter l'amnistie au profit des "fonctionnaires civils ou militaires qui collaborent (...) pour la restauration de l'ordre constitutionnel". Guaidó a également appelé à une autre manifestation qui aura lieu samedi prochain "dans les rues du Venezuela et du monde entier". Dans le même message, le président par intérim autoproclamé a indiqué avoir demandé à plusieurs institutions financières à travers le monde à "protéger" les avoirs du pays pour priver le régime de Maduro des fonds du peuple vénézuélien. "Nous avons adressé cette demande aux pays du monde (...), ainsi qu'à des institutions tels que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque d'Angleterre (…)", a précisé M. Guaidó, dans les propos ont été relayé lundi par les médias locaux. "Nous ne leur permettrons pas de continuer à voler le peuple du Venezuela", a-t-il ajouté. La crise au Venezuela est montée d'un cran après que le président de l'Assemblée nationale, Juan Guaidó (35 ans) s'est déclaré, mercredi dernier, président par intérim. Le jeune député a été reconnu par une partie de la communauté internationale notamment les pays membres du Groupe de Lima, les Etats-Unis et l'Australie. Six pays de l'Union européenne (UE), à savoir l'Espagne, le Portugal, la France, la Belgique, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont annoncé samedi qu'ils reconnaîtraient Juan Guaidó comme président par intérim si Nicolas Maduro ne convoquait pas des élections sous huit jours. Le Venezuela connaît depuis plusieurs jours des manifestations gigantesques de l'opposition pour mettre fin à l'usurpation du pouvoir par Maduro, qui a entamé le 10 janvier un second mandat présidentiel, non reconnu par plusieurs Etats de la région et une partie de la communauté internationale. Selon les derniers comptes-rendus de la presse locale, ces manifestations ont fait 29 morts, outre l'arrestation de 350 personnes.