A 24 ans, Badr Siwane enchaîne les prouesses et garde l'œil ouvert sur les Jeux olympiques (JO) de Tokyo 2020. Ce sportif aguerri n'a qu'un rêve, être le premier à représenter, dans 18 mois, les couleurs du Royaume aux prochains JO en triathlon (épreuve qui combine la natation, le cyclisme et la course à pied). Une échéance qu'il garde dans son viseur mais qu'il paie au prix fort, en l'absence de parrainage qui l'aidera à se propulser vers son objectif. Doublement sacré champion d'Afrique en triathlon, en 2017 à Hamamet puis en 2018 à Rabat, Badr Siwane souhaite ajouter une ligne mondiale à son palmarès déjà bien garni. A côté d'un conditionnement physique qu'il mène bon train, celui qui sera le premier porte-drapeau marocain de cette discipline aux prochains JO est aujourd'hui à la quête de ressources et d'une prise en charge indispensables pour mener décemment son périple vers le Japon. Une cause souvent difficile à plaider..
Badr Siwane s'est initié très jeune au dépassement de soi. "J'ai commencé dès l'âge de cinq ans à exercer le multisport. Mon père était un grand passionné d'athlétisme et m'a toujours encouragé à en pratiquer. C'est d'ailleurs lui qui m'a orienté vers le triathlon et m'a transmis une motivation sans faille pour persévérer dans cette discipline extrême", nous confie-t-il.
Titulaire d'un Bac+2 en journalisme, animation radio et marketing TV, le jeune franco-marocain collectionne depuis 2013 les médailles à travers ses performances remarquables dans trois épreuves d'endurance, à savoir la natation, le cyclisme et la course à pieds. Des participations qu'il mène sous l'égide de la "Fédération Royale marocaine du sport pour tous", chapeautée par Nezha Bidouane et qui lui ont permis de jouir d'un bel aura médiatique.
"Mon ambition est celle de se hisser dans la hiérarchie du classement mondial grâce aux résultats que j'ai pu glaner à l'échelle continentale. Malheureusement monter sur les podiums ne suffit pas, et les médailles ont des revers. Le soutien financier compte tout autant pour accéder à une compétition internationale d'une telle envergure. Je suis étudiant et je travaille en même temps pour subvenir à mes besoins et supporter les frais de mes déplacements sportifs", nous affirme le triathlète. En dépit des difficultés matérielles, le jeune espoir marocain s'accroche à son objectif mais il faut toutefois avoir les moyens de parvenir à ses fins. Une persévérance inaltérable qu'il souhaite inculquer à la jeunesse en contribuant au développement du triathlon, une discipline prometteuse encore peu connue au Maroc.