M. Boubker Sabik, le porte-parole de la DGSN et de la DGST, était l'invité de l'émission d'Abdallah Tourabi dans «Confidences de presse» sur 2M, dimanche 23 décembre. Qu'il s'agisse du motif du double meurtre des deux touristes scandinaves près d'Imlil, dans la province d'Al Haouz, des circonstances de cet acte terroriste ou des efforts de la DGSN et des autres services de sécurité pour combattre le terrorisme et le crime organisé, en général, la radicalisation ou encore le trafic international de drogues, M. Sabik a répondu sans détour. Le porte-parole de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) a entamé son intervention par un retour sur le motif et les circonstances de cet acte terroriste. Le responsable a réitéré qu'il s'agit d'un acte criminel «solitaire», soulignant que la piste terroriste est «confirmée». Il a ensuite fait savoir que les suspects arrêtés planifiaient de commettre un «acte terroriste» dans la région et on décidé de passer à l'acte le 12 décembre courant, sans pour autant viser les deux touristes scandinaves. Selon M. Sabik, l'assassinat des deux touristes scandinaves "n'était pas planifié". Revenant sur l'arrestation, à Marrakech, des quatre suspects du meurtre des deux touristes danoise et norvégienne, il a affirmé que cette interpellation a été menée d'une manière professionnelle grâce à un pur travail sécuritaire et d'investigation. Les services de sécurité ont veillé lors de l'opération d'arrestation des suspects à éviter tous risques potentiels pour les citoyens. Ils ont ainsi attendu à ce que l'autocar dans lequel se trouvaient les suspects du meurtre des deux touristes quitte la gare routière de Bab Doukkala de Marrakech avant de procéder à leur interpellation, a-t-il expliqué. Les auteurs de ce crime ont convenu de commettre un acte criminel sur fond d'extrémisme et se sont rendus à la région d'Imlil sans qu'ils aient décidé préalablement de cible précise, a-t-il fait savoir, relevant que le meurtre des deux touristes scandinaves est un "acte solitaire" qui n'a pas de lien avec l'organisation Daech. M. Sabik a ajouté à ce propos que l'enquête a été confiée au Bureau central d'investigation judiciaire (BCIJ) car les premières investigations menées sur la scène du crime ont montré qu'il s'agit d'un crime singulier étant donnée la manière avec laquelle il a été exécuté. En l'espace de 24 heures après la découverte des corps des deux victimes, lundi matin 17 décembre 2018, et juste quelques heures après la saisie par le BCIJ de cette affaire, un suspect a été identifié et arrêté grâce aux informations et aux données sécuritaires collectées sur la scène du crime, a-t-il affirmé. Il a, en outre, tenu à signaler que seul un des quatre suspects arrêtés a des antécédents d'extrémisme et fut arrêté en 2013 pour son rôle dans le recrutement et l'embrigadement de jeunes pour des organisations extrémistes, notant que les mis en cause ont tous un faible niveau d'éducation et exercent des activités artisanales non structurées. Quid de la vidéo choquante qui a circulé sur le web, dans laquelle on voit une femme en train de se faire décapiter ? A ce sujet, M. Sabik a soutenu que les services compétents sont toujours en train de l'authentifier, contrairement aux informations données par certains médias. Concernant cette vidéo relayée sur les réseaux sociaux qui semble montrer ce crime, M. Sabik a fait savoir que l'enregistrement a été soumis au laboratoire d'analyse des traces technologiques pour expertise, notant que son authentification n'est pas une chose aisée et que l'expertise technique est toujours en cours sous la supervision du parquet compétent. Au terme de ce travail, les résultats définitifs de l'expertise seront communiqués au public, a-t-il assuré. Le retour des combattants dans les rangs de Daech est le plus grand défi auquel sont confrontés les services de sécurité La question du retour des combattants marocains dans les rangs de Daech en Syrie et en Irak constitue un défi pour les services sécuritaires, a-t-il dit, faisant observer que 1.692 marocains combattent dans les rangs de Daech dont 242 ont été interpellés à leur retour au Maroc. Sur un autre volet, il a mis en lumière les efforts déployés par le Maroc dans le cadre de la lutte contre le trafic des stupéfiants, de l'émigration clandestine et du crime organisé, précisant que les réseaux de trafic de cocaïne tentent de développer leurs activités à l'international en tirant profit de la position géostratégique du Maroc qui multiplie les efforts pour mettre en échec toutes les opérations menées sur son territoire par les cartels de drogues. La vigilance des services de sécurité marocains a permis la saisie de cinq tonnes de cocaïne en l'espace de trois ans, dont une tonne de cocaïne lors de l'opération menée dernièrement à El Jadida, a-t-il précisé, tout en faisant état de la saisie de plus de trois millions de comprimés psychotropes lors des trois dernières années. Voir Vidéo pour en savoir plus..