Des experts marocains et étrangers ont plaidé à Rabat, en faveur de l'idée selon laquelle une institution indépendante devra s'occuper des mineurs en conflit avec la loi. Une telle institution serait en mesure de faire face aux obstacles de performance des institutions diverses existantes dans les références, ont-ils estimé, lors d'un séminaire autour de «la justice pénale pour les mineurs: contribution au changement pour une institution indépendante dédiée aux affaires des mineurs en conflit avec la loi». Les experts ont à ce sujet souligné l'importance d'adopter des programmes offrant des solutions durables et continues pour prévenir les problèmes de délinquance et pour mettre en place une politique de prévention efficace. Fatna El Bouih, membre de l'Association « Relais-Prison-Société », a insisté sur l'impératif de revoir l'option institutionnelle sur plusieurs niveaux pour faire émerger une institution éducative indépendante d'excellence en charge des affaires des mineurs délinquants. Elle a dans ce contexte relevé l'importance du traitement de la délinquance des mineurs en dehors du cadre des institutions traditionnelles. Le professeur à la faculté de droit de Fès, Mohammed Bouzlafa a de son côté prôné la mise en place d'une seule institution chargée des affaires des mineurs, de sorte à regrouper les différents programmes y afférents. Bouzlafa a mis l'accent sur le besoin d'accorder une attention toute particulière à l'aspect institutionnel en vue de réussir la lutte contre la délinquance des mineurs et les cas de récidive. Au cours de cette rencontre, le directeur des affaires pénales et de la grâce au ministère de la Justice, Hicham Mellati, a affirmé que la politique pénale marocaine accorde une grande importance à ce sujet, comme en témoignent la ratification de plusieurs conventions internationales et les progrès significatifs engrangés en termes adéquation et de développement du système judiciaire en la matière.