Le candidat d'extrême droite, Jair Bolsonaro a été officiellement déclaré dimanche soir élu à la présidence du Brésil par le Tribunal électoral supérieur (TSE). Le candidat du Parti Social libéral Bolsonaro s'impose avec 55,2% des voix, contre 44,8% à son adversaire de gauche Fernando Haddad, candidat du Parti des travailleurs (PT). Ces résultats ont été communiqués par le Tribunal supérieur électoral (TSE), après dépouillement de plus de 99,6% des bulletins de ce second tour de la présidentielle dans la première puissance d'Amérique latine. Dans ses premières déclarations, il a annoncé qu'il gouvernerait la quatrième démocratie la plus peuplée au monde en s'appuyant sur la Bible et la Constitution. Il a également annoncé que toutes ses promesses de campagne seraient tenues. "Nous allons ensemble changer le destin du Brésil", a-t-il poursuivi, ajoutant que son élection tournait la page du "communisme". Sur un total de 112.008.841 voix comptabilisées, 101.255.386 sont valides (90,40%), tandis que 8.335.710 (7,44%) sont nulles, précise encore le TSE, en faisant état de 30.113.461 abstentions (21,19%). Le 7 octobre 2018, le candidat de droite est arrivé en tête du premier tour avec 46,03 %, soit un score plus important que les chiffres annoncés par les sondages. Né le 21 mars 1955 à Glicério dans l'Etat de Sao Paulo, Jair Messias Bolsonaro a commencé sa carrière militaire en tant que soldat et il a gravi les échelons jusqu'au grade de capitaine d'artillerie de l'armée de terre avant d'être renvoyé en 1988 en raison de conflits avec sa hiérarchie. Devenu capitaine de réserve, Bolsonaro se lance dans la politique en se faisant élire la même année conseiller municipal de la ville de Rio de Janeiro pour le Parti démocrate chrétien (PDC). Deux ans plus tard, Bolsonaro est élu député fédéral à Rio de Janeiro, sous l'étiquette du Parti démocrate chrétien (PDC). Par la suite, il multiplie les réélections sous les étiquettes du Parti progressiste réformateur et du Parti progressiste, tout en changeant parfois d'étiquette en cours de législature. Ses prises de position controversées, notamment à l'égard des femmes, des Noirs et des peuples indigènes, ainsi que sa nostalgie pour la dictature militaire de 1964-1985, lui valent d'être classé à l'extrême droite de l'échiquier politique brésilien. En avril 2016, Bolsonaro fait polémique en se prononçant pour la destitution de la présidente Dilma Rousseff (Parti des travailleurs) en dédiant son vote au colonel Ustra, qui aurait torturé celle-ci en 1970. Candidat du PSL, le capitaine de réserve a été victime, début septembre d'une attaque à l'arme blanche, ce qui lui a valu de conduire une campagne virtuelles sur les réseaux sociaux. Jair Bolsonaro, qui a fait notamment campagne contre l'insécurité et la corruption endémique dans le pays, entrera officiellement en fonction le 1er janvier prochain, en même temps que son colistier, le général à la retraite Hamilton Mourão, devenu vice-président. Fernando Haddad, candidat de gauche malheureux au 2e tour de la présidentielle, a demandé que ses "45 millions d'électeurs soient respectés", après l'élection de Jair Bolsonaro, qui avait promis à ses opposants "la prison ou l'exil". Le Brésil a adopté depuis des années un mode de scrutin électronique qui réduit les risques de fraude et permet un comptage rapide des voix dans ce géant latino-américain qui compte plus de 208 millions d'habitants. Au Brésil, le vote est obligatoire pour les citoyens de 18 à 70 ans et facultatif pour les personnes âgées entre 16 et 18 ans, celles de plus de 70 ans et les personnes ne savant ni lire ou écrire.