La diplomate de carrière Sahle-Work, 68 ans, devient la quatrième chef de l'Etat en Ethiopie depuis l'adoption de la Constitution de 1995. Ce texte prévoit qu'un président peut être élu pour un maximum de deux mandats de six ans. C'est la première fois dans la longue histoire de l'Ethiopie qu'une femme accède à cette haute fonction élective. Son élection comme Présidente de l'Ethiopie marque une nouvelle étape dans la trajectoire de l'Ethiopie vers l'autonomisation des femmes et leur participation effective à la prise de décision politique, a affirmé le Président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, à l'issue de cette élection. * La diplomate Sahlework Zewde élue présidente de la République d'Ethiopie La confiance placée en la personne de Mme Zewde est une source de fierté non seulement pour l'Ethiopie, mais aussi pour l'ensemble du continent, a-t-il ajouté, relevant la carrière diplomatique distinguée de la Présidente tant au service du Gouvernement éthiopien que des Nations unies. Les parlementaires éthiopiens ont désigné jeudi 25 octobre à l'unanimité Sahle-Work Zewde, présidente du pays, après la démission de celui qui occupait jusqu'à présent ce poste essentiellement honorifique. Elle était jusque-là la représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres auprès de l'Union africaine (UA). Auparavant, elle avait été ambassadrice en France, à Djibouti, au Sénégal, et la représentante permanente de l'Ethiopie auprès de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), le bloc régional est-africain. Mme Sahle-Work, née à Addis Abeba et qui a étudié en France, est à l'heure actuelle la seule femme chef d'Etat en Afrique. Lors de son discours d'investiture, elle a salué les réformes réalisées par le nouveau Premier ministre Abiy Ahmed, entré en fonction en avril 2018, et plus particulièrement le choix récent de ce dernier de nommer un gouvernement dont la moitié des postes sont occupés par des femmes. Les ministères de la Défense et le nouveau ministère de la Paix ont notamment été attribués à des femmes. Elle a appelé gouvernement et opposition à "se concentrer sur les choses qui nous unissent", afin de "créer un pays et une génération dont nous serons fiers". Avant de désigner la sexagénaire, les deux chambres du Parlement avaient entériné la démission du président Mulatu Teshome, qui occupait cette fonction depuis 2013. Aucune explication n'a été fournie pour la démission de M. Mulatu un an avant la fin de son mandat. Mais les observateurs estiment qu'elle résulte de négociations en cours entre les quatre partis formant la coalition au pouvoir, le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (EPRDF). Le président éthiopien est officiellement le chef de l'Etat, mais en dépit d'une importante influence sociale, ses responsabilités sont essentiellement symboliques et honorifiques. L'essentiel du pouvoir est aux mains du Premier ministre, qui représente le pays dans les grands sommets internationaux.