Porté disparu depuis le 2 octobre, le journaliste Jamal Khashoggi a bien été tué dans le consulat saoudien à Istanbul. L'annonce a été faite ce samedi 20 octobre par l'agence de presse officielle saoudienne SPA. Un aveu de Riyad qui, dans un premier temps avait démenti le décès du journaliste, puis s'est murée dans le silence. L'Arabie Saoudite a reconnu que le journaliste et opposant saoudien Jamal Khashoggi avait été tué à l'intérieur de son consulat à Istanbul. Le Royaume affirme qu'il a péri après une rixe qui a mal tourné, imputant la responsabilité de sa mort à un responsable du renseignement saoudien tout en réfutant les faits rapportés par certains médias, indiquant que Jamal Khashoggi aurait été découpé vivant par un médecin légiste. "Les discussions qui ont eu lieu entre lui et les personnes qui l'ont reçu au consulat saoudien à Istanbul ont débouché sur une bagarre et sur une rixe à coups de poing avec le citoyen Jamal Khashoggi, ce qui a conduit à sa mort, que son âme repose en paix", a indiqué l'agence, citant le parquet. L'Arabie saoudite a annoncé simultanément le limogeage d'un haut responsable du renseignement. "Ahmad al-Assiri, vice-président du service général de renseignement, a été renvoyé de sa fonction", a indiqué SPA, citant un décret royal. Un conseiller de haut rang à la cour royale a lui aussi été limogé, selon la même source. Jamal Khashoggi devait avoir 60 ans le 13 octobre. Depuis une visite au consulat saoudien à Istanbul le 2 du même mois, il n'est pas réapparu. Des journaux turcs ont affirmé qu'l y avait été torturé et sauvagement assassiné. Le journaliste saoudien critique du gouvernement s'était exilé il y a plus d'un an aux Etats-Unis. Il écrivait régulièrement dans le Washington Post des tribunes hostiles à la politique saoudienne et au prince héritier Mohammed ben Salmane.