La ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, a été désignée vendredi secrétaire générale de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) réunie à Erevan, la capitale arménienne, consacrant ainsi la victoire de l'Afrique. La nomination de Mushikiwabo qui ne faisait aucun doute, a consacré le retour du continent à la tête de l'Organisation, qui avait toujours été dirigée par des Africains depuis sa création en 1970, et entérine son rôle incontournable de locomotive de la Francophonie. En vertu de son explosion démographique, l'Afrique, continent sur lequel se trouvent 27 des 54 membres de l'OIF ayant droit de vote, représentera 85% des francophones en 2050, sur un total de 700 millions, contre 274 aujourd'hui, selon l'OIF. « Je compte rendre à la Francophonie son plein rôle comme instance de dialogue et de négociation », a déclaré Louise Mushikiwabo dans son premier discours en tant que nouvelle secrétaire générale de la Francophonie. « Je compte donner de l'importance au français dans un monde de plus en plus multilingue. Le français a toute sa place à côté d'autres langues », a affirmé Mme Mushikiwabo. Au second et dernier jour du 17e Sommet de l'organisation, les chefs d'Etats des pays membres ont plébiscité, à l'issue de leur huis-clos, celle qui était déjà favorite. La ministre des Affaires étrangères du Rwanda, 57 ans, a été nommée secrétaire générale et a été préférée à la sortante, la Canadienne Michaëlle Jean, pour diriger l'Organisation internationale de la Francophonie. Mushikiwabo, qui a visité de nombreux pays pour défendre son bilan personnel, a bénéficié du soutien des pays africains mais aussi de celui de la France. Forte de son expérience de près de 10 ans à la tête de la diplomatie rwandaise, Louise Mushikiwabo compte mettre ses compétences et son large réseau, au service de la défense des valeurs de la Francophonie, mais aussi et surtout, à la valorisation de l'Organisation sur l'échiquier mondial, ainsi qu'à la promotion d'une Francophonie économique tangible, lit-on sur le site de sa candidature. Ses priorités s'articuleront autour de quatre axes majeurs, à savoir, la pertinence de l'Organisation, le rayonnement de la langue française, l'emploi des jeunes et l'échange de bonnes pratiques.