Au Maroc, un enfant en âge de préscolarisation sur deux est inscrit dans des établissements d'enseignement préscolaire. Conscient de l'importance de cette étape essentielle dans le système éducatif, le gouvernement peaufine sa feuille de route afin de pallier l'insuffisance des financements dont souffre le secteur et donc permettre de tirer ce taux à la hausse. Un taux de préscolarisation de 100% à l'horizon 2028. Un nouveau défi de taille qu'aspire relever le programme national de généralisation et de réforme de l'enseignement préscolaire. Ce projet, dont le lancement ne se fera pas plus tard que la semaine prochaine sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, tend à réhabiliter et redresser la qualité de cette éducation. La réalisation de ce programme nécessiterait quelques 57 mille classes supplémentaires et 55.000 éducateurs, pour un coût annuel additionnel de 3 milliards de dirhams (MMDH). C'est ce qu'a indiqué ce jeudi à Rabat, le ministre de l'Education nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Said Amzazi. Dans un exposé présenté devant le Conseil du gouvernement, le ministre a passé en revue les indicateurs les plus révélateurs du secteur. Ainsi, sur 1,426 million d'enfants en âge de préscolarisation, seulement 699.000 sont inscrits dans des établissements préscolaires, soit un taux de 49%, dont 35% se trouvent en milieu rural. Ce programme sera opérationnel dès la rentrée 2018-2019 et connaîtra l'ouverture de 4.000 classes, l'inscription de 100.000 enfants supplémentaires et la formation de 28.000 éducateurs et 950 animateurs pédagogiques. Il s'est assigné l'objectif d'améliorer la qualité de l'enseignement préscolaire et à réhabiliter l'enseignement préscolaire originel, avec l'instauration d'un mécanisme d'insertion du préscolaire dans l'enseignement primaire et la mise en place de programmes de formation fondamentale et continue au profit des éducateurs outre l'adoption d'une discrimination positive au profit du milieu rural et semi-rural et des guides référentiels unifiés. Aussi, afin de réussir ce programme, le gouvernement œuvrera à adopter un modèle économique instituant un partenariat efficace entre l'ensemble des intervenants des secteurs public et privé, de la société civile et des collectivités territoriales et permettant de générer des opportunités d'emploi, d'appuyer le système de l'éducation et d'améliorer sa qualité, selon une approche de référentiels pédagogiques et à l'aide de ressources humaines qualifiées et lauréates d'une licence professionnelle spéciale et de programmes de formation continue dans les centres régionaux des métiers de l'éducation et de la formation, a-t-il ajouté. Plusieurs complications contrarient par ailleurs la bonne exécution de ce programme, notamment l'insuffisance des financements, l'absence d'un cadre référentiel unifié ainsi que la disparité entre les milieux rural et urbain, outre le manque des mécanismes de contrôle et d'évaluation. Said Amzazi a, dans ce cadre, insisté sur la nécessité d'adopter une stratégie nationale efficace pour mener une M. réforme profonde du système de l'enseignement, qui repose sur la généralisation et le développement de l'enseignement préscolaire, une condition sine qua non pour la réussite scolaire et la lutte contre l'abandon scolaire et pour l'insertion des futurs élèves dans la société et le marché d'emploi.