L'écrivaine marocaine Asma Lamrabet vient de publier aux Etats-Unis son ouvrage « Femmes et Hommes dans le Coran » « Women and Men in the Qur'an », qui bat en brèche les idées reçues sur la condition des femmes musulmanes, l'islamophobie et met en avant l'Islam en tant qu'éthique spirituelle égalitaire. Le livre de 195 pages, publié aux éditions Palgrave Macmillan, et traduit de sa version originale française par Muneera Salem-Murdock, ancienne directeur résident au Maroc du Milleniun Challenge Corporation. Le livre distingue l'Islam en tant que message spirituel du point de vue du contexte sociopolitique de sa révélation. « Coincées entre une rhétorique occidentale qui les dépeint en tant que figures soumises en quête d'une libération improbable, et des interprétations humaines étriquées millénaires, quasi-sacralisées, la majorité des femmes musulmanes se trouve empêtrée dans cette éternelle dualité », note Asma Lamrabet dans une note présentation de cet ouvrage.
Lamrabet déplore cet état de fait exacerbé par la propension des Musulmans et des non Musulmans « à s'empresser à cautionner, par défaut de pondération et sans recul aucun, des interprétations humaines foncièrement erronées en dévaluant les femmes musulmanes et leurs apports, au lieu d'être fidèles au sens et aux finalités du texte sacré ». Pour Peter Mandaville, de la George Mason University, « Asma Lamrabet appréhende et élargie les horizons d'une tradition académique dont la pionnière fut feue Fatima Mernissi », en soulignant que le dernier livre de Lamrabet « constitue une œuvre interprétative du Texte Sacré réalisée avec une grande dextérité et qui mérite de ce fait d'être placée aux côtés des travaux d'exégèse tels que ceux d'Amina Wadud avec son livre « Qu'ran and Woman » et d'Asma Barlas « Believing Women ». « Sans s'engager dans des débats inutiles, Asma Lamrabet rend un grand service à la cause féminine en répondant au dénigrement systématique des droits des femmes musulmanes en les rétablissant dans leur statut méritoire qui leur revient de droit », conclut-il.