L'organisation Human Rights Watch (HRW) a dénoncé, mercredi, des "vagues d'expulsion arbitraires" de migrants subsahariens par l'Algérie vers le Mali. "Les expulsions sont effectuées sans respecter les droits des travailleurs migrants", déplore l'ONG, relevant que les autorités algériennes ne filtrent pas adéquatement les migrants et ne leur donnent pas la chance de contester leur expulsion, y compris à ceux qui peuvent prétendre au statut de réfugié. Au-delà du caractère arbitraire des expulsions, HRW dénonce la mise en danger des migrants subsahariens qui sont expulsés "vers des zones de non-droit" au Mali. Human Rights Watch appelle dans ce sens l'Algérie à "respecter le droit international en sa qualité de membre de la convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles". "L'Algérie n'a pas le droit de procéder à des expulsions collectives de travailleurs migrants et de leurs familles et elle doit examiner et juger de chaque expulsion éventuelle de façon individuelle", rappelle l'ONG. Plusieurs organisations, dont La Ligue Algérienne de Défense des Droits de l'Homme (LADDH), le Syndicat National Autonome du Personnel de l'Administration Publique (SNAPAP) avaient dénoncé "une grande rafle de migrants subsahariens", effectuées dimanche dernier par les autorités de la wilaya d'Alger. Il s'agit de 300 migrants dont 10 enfants et leurs mères, qui ont été arrêtés depuis dimanche par des agents des forces de l'ordre en civil et en tenue avant d'être transférés vers le camp de jeunes Ahmed Tata de Zéralda, précise la LADDH dans un communiqué. Parmi les personnes arrêtées "figurent des voyageurs arrivés légalement par l'aéroport Houari Boumediène et contrôlés par la PAF", déplore pour sa part le SNAPAP. "Les policiers ont refusé de reconnaître leurs statuts de 'Visiteurs réguliers' comme ils ne reconnaissent pas non plus ceux munis d'une carte de 'réfugié' délivrée par le Haut-commissariat des réfugiés (HCR) de l'ONU à Alger", ajoute le SNAPAP.