Kan Ya Mkan vous fait voyager au cœur du Sud, à la découverte de Taliouine, un village qui fleure bon le safran… Et un petit havre de paix, symbole de cohabitation judéo-marocaine séculaire… Il n'y a pas que le safran qui fait la renommée de Taliouine. Cette bourgade berbère, située dans la région du Souss, s'enorgueillit d'une riche histoire liée à une cohabitation exemplaire entre juifs et musulmans. Symboles de cette coexistence pacifique, certains monuments comme les cimetières israélites et synagogue des villages d'Ouzrou et Ighil Nogho. Mais également, une transmission de nombreux savoir-faire, que les populations locales s'évertuent à préserver de nos jours comme la maroquinerie, l'orfèvrerie (bijoux en argent), la poterie ou encore la ferronnerie jalousement conservée à Zagmouzen après le départ des dernières familles juives de la région à l'aube des années 60. Parallèlement à ces métiers traditionnels de l'artisanat, la vie des villageois de Taliouine s'organisait autour de la culture et cueillette du safran qui à l'instar des grains dont l'orge et le blé, ou d'autres provisions à savoir le beurre rance, le miel étaient parfaitement conservés dans les «Igoudar» (pluriel d'Agadir), ces greniers traditionnels collectifs nichés au cœur des montagnes qui servent d'entrepôt pour stocker les vivres et parfois même les bijoux… Grâce à la culture du safran, agriculture vivrière à l'époque, Taliouine est devenu aujourd'hui, le fief de la production nationale de l'une des épices les plus chères au monde…