Les milieux universitaires ne semblent pas à l'abri des harcèlements sexuels et autres chantages. Depuis quelques jours, des étudiantes de l'Ecole Nationale de Commerce et de Gestion d'Oujda (ENCGO) accusent, preuves à l'appui, un de leurs professeurs de chantage sexuel. Ce dernier accorderait des bonnes notes en échange de faveurs sexuelles. Les étudiantes concernées ont publié des captures d'écran de conversations pour le moins choquantes. Une commission a été dépêchée par la tutelle et la présidence de l'Université Mohammed 1er a mis en place un comité d'écoute pour soutenir les victimes présumées. L'affaire secoue l'opinion publique et les milieux estudiantins. Les captures d'écran de conversations très explicites avec le professeur en question et les témoignages d'étudiantes concernées ont fait le tour des réseaux sociaux. L'on les retrouve notamment sur le comptes officiels de l'établissement, comme sur Instagram ENCGLand et sur les pages d'autres mouvements et associations comme la plateforme « 7achak », et celles du mouvement "hors la loi", entre autres. L'université Hassan 1er d'Oujda dont dépend l'établissement a souligné dans un communiqué daté du mardi 28 décembre, que l'établissement avec toutes ses composantes, dénonce ce comportement qui porte atteinte à la réputation de l'établissement, indiquant qu'un comité d'écoute a été formé, composé de spécialistes en mesure d'apporter le soutien nécessaire aux étudiantes concernées. Et de souligner que l'établissement prendra les mesures nécessaires si les messages diffusés sur les réseaux sociaux s'avèrent véridiques. Par ailleurs, l'établissement a lancé un numéro vert et a mis son courriel à la disposition de toutes les étudiantes en vue de recevoir les doléances relatives à ces « comportements aberrants ».
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Dans ce sens, l'association des lauréats de l'ENCGO a demandé à faire partie du comité d'écoute afin de permettre aux étudiants de suivre l'évolution de cette affaire et pour préserver leurs droits, annonçant ainsi la création d'une cellule d'écoute au profit de toutes les étudiantes de l'établissement. Dans la foulée, l'association des lauréats appelle la présidence de l'Université Mohammed 1er et la direction de l'ENCG Oujda à signifier son engagement pour préserver les droits des victimes et surtout leur anonymat.
A rappeler que l'affaire a éclaté grâce à un mail anonyme reçu par tous les étudiants et professeurs de l'ENCGO, accompagné de fichiers PDF de conversations avec le professeur en question, lesquelles contiennent des chantages explicites, des propos violents et à connotation sexuelle.
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A post shared by 7achak (@7achak.maroc) Pour dénoncer ces actes immoraux et en signe de solidarité avec les victimes, les étudiants ont organisé une manifestation mardi 28 décembre, et ne comptent pas s'arrêter en si bon chemin afin de faire entendre leurs voix. « Nous sommes outrés et attristés par ce qui arrive dans notre école. En tant qu'association, nous présentons tout notre soutien aux victimes, et ces actes ne passeront pas… », a déclaré à 2M.ma, Youssef El Hamdani, Président de l'Association des étudiants de l'ENCG Oujda, ajoutant que la direction de l'école a dès le début été à l'écoute et a pris jusque-là les mesures nécessaires. Pour l'heure, un seul professeur est impliqué dans cette affaire tumultueuse, contre une vague de témoignages de victimes. Avant l'ENCG Oujda, une affaire de chantage sexuel dans laquelle ont été impliqués plusieurs universitaires a secoué l'Université de Settat et a mis à nu ce genre d'agissements dans les milieux universitaires. La justice a été saisie. * Au Maroc, le harcèlement sexuel en milieu scolaire se manifeste dès le primaire (étude)