L'investissement dans la prévention et la gestion des maladies non transmissibles doit être une priorité dans les pays en développement, a souligné l'Organisation mondiale de la santé (OMS). « Près de sept millions de décès pourraient être évités d'ici 2030, si les pays à revenu faible ou intermédiaire de la tranche inférieure investissaient chaque année moins d'un dollar par personne dans la prévention et traitement des maladies non transmissibles », précise l'OMS dans un nouveau rapport. Sept décès sur dix dans le monde sont causés par des maladies non transmissibles - qui comprennent les maladies cardiaques, le diabète, le cancer et les maladies respiratoires, d'après ce rapport. Leur impact sur les pays à faible revenu est souvent sous-estimé, bien que 85% des décès prématurés (entre 30 et 69 ans) dus aux maladies non transmissibles surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, ce qui en fait un énorme fardeau sanitaire et socio-économique, fait observer l'agence onusienne pour la santé. La grande majorité de ces décès peuvent être évités grâce aux interventions éprouvées de l'OMS contre les maladies non transmissibles appelées « Best Buy », estiment les auteurs du rapport, notant qu'il s'agit notamment de mesures rentables pour réduire le tabagisme et l'usage nocif de l'alcool, améliorer les régimes alimentaires, augmenter l'activité physique, réduire les risques de maladies cardiovasculaires et de diabète et prévenir le cancer du col de l'utérus. « Avec les bons investissements stratégiques, les pays qui supportent une part importante du fardeau des maladies non transmissibles peuvent modifier la trajectoire et apporter des gains sanitaires et économiques importants à leurs citoyens », a indiqué le directeur général de l'OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesu, cité par un communiqué. Le rapport souligne qu'en investissant dans les politiques « Best Buy » recommandées, au nombre de seize, les pays protégeront non seulement les personnes contre les maladies non transmissibles, mais réduiront également l'impact des maladies infectieuses comme la Covid-19 à l'avenir. « Les maladies non transmissibles ont un impact sanitaire et économique terrible, en particulier dans les pays qui peuvent le moins se le permettre », a relevé, pour sa part, Michael R. Bloomberg, ambassadeur mondial de l'OMS pour les maladies non transmissibles. Le rapport indique également que bien que chacune des interventions puisse être mise en œuvre individuellement, les effets sont plus forts et produisent un meilleur retour sur investissement lorsqu'elles sont introduites ensemble. Les groupes marginalisés étant souvent plus exposés à l'impact physique et financier des maladies non transmissibles, les interventions peuvent également contribuer à réduire les inégalités de santé et économiques. « L'impact de la Covid-19 sur les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires, de diabète, de cancer et de maladies pulmonaires montre qu'il est plus important que jamais de donner la priorité à l'investissement dans la prévention et la gestion des maladies non transmissibles », a déclaré la Dre Bente Mikkelsen, directrice des Maladies non transmissibles à l'OMS. La Dre Mikkelsen a appelé tous les partenaires à intensifier leurs financements et leurs actions. « Dans un monde où les ressources financières sont de plus en plus limitées, ce rapport montre où les meilleurs investissements peuvent être réalisés et où des millions de vies peuvent être sauvées », a-t-elle expliqué.
* L'OMS met en garde contre la propagation rapide du variant Omicron