Au Maroc, l'injection de la troisième dose anti-Covid-19 a été entamée le 04 octobre. Cette nouvelle phase qui s'intègre dans la campagne nationale de vaccination contre l'infection par le SARS-CoV-2 vise à renforcer l'immunité collective. Interrogé sur les fondamentaux scientifiques qui ont poussé les autorités sanitaires marocaines à prendre cette décision, le professeur Saïd Motaouakkil, médecin spécialiste en Anesthésie-Réanimation, rappelle que cette décision a été prise suite aux recommandations du Comité scientifique et technique et du Comité national ad-hoc pour l'élaboration de la stratégie vaccinale. Les deux comités ont émis cette recommandation selon le Pr. Motaouakkil, « sur la base que l'immunité acquise par la vaccination anti-Covid de par le monde commence à s'affaiblir avec le temps et au bout de six mois elle devient insuffisante ». Saïd Motaouakkil assure aussi que « cette décision repose, également, sur des études menées en Amérique du Nord, en Europe et en Chine. Dans ce cadre plusieurs vaccins ont été étudiés mais deux seulement ont été validé pour une 3ème dose, à savoir, Pfizer et Sinopharm. Ces études ont montré que ces deux vaccins développent des anti-corps protecteurs chez les personnes qui ont reçu une troisième dose ». Et d'ajouter qu'au Maroc, le constat est que « plus de 40% les personnes décédées ou admis en réanimation, alors qu'elles sont vaccinées, dépassaient toutes le délai de 6 mois après la deuxième injection ». « Ce fléchissement de l'immunité a poussé les autorités sanitaires à prendre cette décision de l'injection d'une 3ème dose qui concerne, dans un premier temps, les sujets âgés, les sujets avec une fragilité immunitaire et les frontliners avant d'être généralisée à toute la population », nous a appris Pr. Motaouakkil avant de continuer que les deux vaccins Pfizer et Sinopharm sont recommandés au Maroc pour une 3ème dose au-delà de six mois après la deuxième dose même pour les personnes ayant reçu d'autres types de vaccin pour le première et le seconde injection anti-Covid-19. Il est à rappeler dans ce cadre que le 11 octobre, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé qu'elle recommandait une troisième dose de vaccin contre la Covid-19 pour les personnes immunodéprimées.