Dans une lettre adressée, lundi, à la Commission des affaires sociales relevant de la Chambre des représentants, au sujet du projet de loi d'admission des médecins étrangers présenté récemment par le ministre de la Santé, quatre grands groupements du corps médical du secteur privé livrent une batterie de propositions s'agissant de la loi de l'exercice médical 131-13. La lettre signée conjointement par le Collège Syndical National des Médecins Spécialistes Privés (CSNMSP), le Syndicat national des médecins du secteur libéral (SNML), le Syndicat National de Médecine Générale (SNMG) et l'Association nationale des Cliniques Privées, suggère des amendements "dans l'intérêt suprême de la santé du citoyen marocain". Dans ce sens, les signataires insistent sur les sept points suivants: 1. Que le recrutement des médecins étrangers soit dirigé de façon prioritaire vers le secteur public qui souffre d'un grand déficit en ressources humaines. 2. Que l'accès au secteur privé ne leur soit ouvert que dans les déserts médicaux et suivant les besoins déterminés dans le cadre d'une carte sanitaire et pour deux ans, renouvelable en cas de nécessité. 3. Que le contrôle de leurs compétences soit rigoureusement assuré par le ministère de la santé, le ministère de l'enseignement supérieur et le ministère de l'intérieur avec mise en place de commissions d'évaluation pour préserver la santé des citoyens. 4. Que la préférence aille en priorité vers les médecins nationaux exerçant à l'étranger, par la mise en place de conditions incitatives qui encourageraient leur retour au pays. 5. Que les médecins étrangers déposent une demande au ministère de la santé, tutelle de l'exercice médical au pays. 6. Que les médecins étrangers soient inscrits exclusivement dans l'Ordre professionnel marocain et fournissent la preuve de leur radiation de l'Ordre de leur pays d'origine. 7. Enfin, en cas de difficulté de la mise en place d'une carte sanitaire dans l'urgence, il serait souhaitable de déterminer 3 à 4 zones prioritaires, vers lesquelles seraient orientés les médecins étrangers.
* Ait Taleb: Le ministère œuvre pour remédier aux limites du système de santé actuel Pour rappel, et pour accompagner le grand chantier royal de la généralisation de la protection sociale, le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, a dévoilé fin avril à Rabat le plan de réhabilitation et de réforme du système de santé. Le programme de réforme repose sur 4 piliers essentiels : la valorisation des ressources humaines, la réhabilitation de l'offre sanitaire, l'adoption d'une nouvelle gouvernance dans le système de santé, le développement du système informatique.