Dans un rapport relatif au Maroc, le cabinet de recherche et de conseil Oxford Business Group relève les efforts déployés par le Royaume pour développer son industrie et attirer plus d'investissements aussi bien dans les secteurs déjà établis que dans les segments émergents comme l'automobile et l'aéronautique. L'OBG s'est notamment attardé sur la signature par le gouvernement marocain du mémorandum d'entente portant sur la création d'une zone industrielle dédiée à l'aéronautique avec le géant américain Boeing. Le think tank anglais rappelle qu'en vertu de cet accord, les activités de Boeing dans la zone s'approvisionneront en pièces détachées et auront recours aux services de fournisseurs aéronautiques locaux, avec à la clé la création de 8 700 emplois qualifiés et 1 milliard de dollars de chiffre d'affaires supplémentaire à l'exportation. Dans le même sens, l'étude du prestigieux cabinet d'intelligence économique fait valoir le "développement fulgurant" qu'a connu le segment marocain de l'aéronautique ces dernières années. Quasi-inexistant en l'an 2000, celui-ci compte désormais près de 120 entreprises, explique la même source. Une évolution qui se corrobore par des chiffres éloquents. 685,2 millions d'euros d'exportations ont été enregistrés par le segment en 2015. Cette tendance haussière s'est confirmée en 2016 quand ce même chiffre a atteint les 535,8 millions d'euros pour les huit premiers mois de l'année. Outre l'aéronautique, le secteur automobile a pour sa part connu un essor spectaculaire au Maroc ces dernières années. Un record d'exportations a été atteint pour la troisième année consécutive en 2016, avec 316 712 véhicules expédiés à l'étranger, soit une hausse de 22,4 pc en glissement annuel, affirme l'OBG. Une croissance notamment attribuable à la hausse de production de 18 pc dans les usines du constructeur automobile français Renault à Tanger et Casablanca, destinée à satisfaire la demande croissante en provenance d'Egypte, de Tunisie et de Turquie. Ce chiffre devrait encore grimper à moyen terme, avec la construction d'une nouvelle unité d'assemblage du constructeur français Peugeot dans la zone franche Atlantic Free Zone (AFZ) de Kénitra, qui devrait démarrer ses activités début 2019. Estimée à un coût de 557 millions d'euros, l'usine aura une capacité de production annuelle initiale de 90 000 véhicules, qui devrait à terme atteindre 200 000 véhicules à mesure que les ventes progresseront. La nouvelle usine de Peugeot devrait avoir des retombées positives sur l'industrie marocaine des pièces détachées, poursuit l'OBG. Toujours selon la même source, ces progrès s'inscrivent dans le cadre du Plan d'Accélération Industrielle, une stratégie globale mise en place par le gouvernement marocain dont l'objectif est de renforcer le secteur manufacturier afin de créer des emplois dans le pays et de faire passer la contribution de l'industrie au PIB marocain de son taux actuel de 14 % à 23 % d'ici 2020, précise encore l'OBG. Et de souligner que le Maroc, fort d'un marché interne prometteur, appelle les industriels locaux à rechercher des partenariats avec d'autres pays africains afin de faire du Maroc une porte d'entrée pour les investissements internationaux visant les 1,2 milliard de consommateurs du continent. "SM le Roi Mohammed VI a entamé l'an dernier une série de visites de haut niveau qui l'ont mené dans une douzaine de pays africains. Ces missions diplomatiques et commerciales, ainsi que la réintégration du Maroc à l'Union Africaine (UA) devraient favoriser le développement du commerce intra-régional", conclut l'étude.