Afin de mettre la lumière sur les principaux enjeux et défis du marché du travail marocain, le groupe de la Banque Mondiale a réalisé un rapport intitulé "Paysage de l'emploi au Maroc : Recenser les obstacles à un marché du travail inclusif". Il s'agit du résultat de la première phase d'un programme d'études sur l'emploi, mis en œuvre conjointement avec les autorités marocaines , lit-on dans le rapport. Le rapport définit quatre priorités : l'accélération de la transformation structurelle afin de créer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité dans les secteurs à plus haute productivité, la promotion de la formalisation et l'amélioration de la qualité des emplois, l'accroissement de la participation des femmes au marché du travail (PFMT) et la facilitation de de leur accès à des emplois de meilleure qualité, le soutien des jeunes dans leur passage des études au marché du travail et l'abaissement du taux élevé de chômage chez les jeunes. " Le Maroc a fait des progrès économiques sensibles au cours des 20 dernières années, ce qui a permis d'améliorer le niveau de vie de sa population. Le revenu par habitant a doublé entre 2000 et 2019, tandis que le taux de pauvreté est tombé au tiers de son niveau de 2000. Les taux d'alphabétisation et les résultats en matière de santé se sont améliorés, de même que l'accès aux infrastructures de base comme l'approvisionnement en eau et en électricité. La productivité du travail s'est également améliorée grâce à une accumulation importante de capital public, mais le rythme se ralentit et il est possible d'améliorer considérablement l'efficacité », ajoute-ton de même source. * Marché du travail: Faible participation des femmes (HCP) Dans la foulée, la BM estime que la pandémie liée à la COVID-19 et les mesures sanitaires qui en découlent ont interrompu ou ralenti l'activité économique, venant ainsi aggraver la situation du marché du travail. La demande a chuté et de nombreuses entreprises ont mis la clé sous la porte, éliminant ou mettant en danger l'emploi de nombreuses personnes et réduisant les revenus des ménages. Pour rappel, selon les donnés du Haut-Commissariat au Plan (HCP), au début du mois d'avril 2020, près de 60 % des entreprises avaient cessé leurs activités de façon temporaire ou permanente . En juin 2020, 66,2 % des travailleurs étaient encore en chômage temporaire à cause, principalement, de la fermeture de leurs entreprises Toutefois, la BM estime que la croissance économique du Maroc n'a pas été suffisamment intensive en main-d'œuvre pour absorber la population croissante en âge de travailler. " La croissance du Maroc a montré une faible capacité à générer des emplois, et cette situation s'est encore aggravée après la crise financière de 2008, à l'instar des pays du sud de l'Europe. Peu d'emplois ont été créés dans le secteur industriel, ce qui a ralenti le rythme des transformations structurelles ", poursuit-on. * Maroc/Marché du Travail en 2020: Cinq régions abritent 72% des actifs de 15 ans et plus (HCP) A souligner qu'en juillet, le taux de chômage a atteint 12,3 %, contre 9,1 % avant la pandémie. Cette dernière complique sans aucun doute les perspectives d'une croissance tirée par l'emploi, ajoute-on de même source. Afin de créer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité et d'amener davantage de jeunes et de femmes — en particulier les NEET — sur le marché du travail, l'analyse suggère de donner de l'importance à de nombreux domaines prioritaires, lesquels soulèvent chacun des questions qui serviront à enrichir l'ordre du jour de la prochaine étape du programme de travail. D'après la même source, encourager les emplois formels pourrait nécessiter différents types de mesures, notamment des réformes de l'environnement des affaires, la réduction du coût du travail, ou des initiatives comme le développement des compétences pour améliorer la productivité. * Samadi: 63% des lauréats de la formation professionnelle intègrent le marché du travail