Casablanca Finance City (CFC) et Boston Consulting Group (BCG) ont dévoilé, récemment lors d'un webinaire, la 6e édition de la série de rapports «CFC Africa Insights», baptisés «Rising to the Digital Challenge in Africa». Le rapport met l'accent sur les opportunités à saisir par une Afrique résiliente. «L'Afrique est en retard par rapport à d'autres régions en termes d'adoption et de maturité digitales. Une multitude de raisons expliquent cette situation, notamment une infrastructure de connectivité pas assez développée, un manque de confiance dans les fournisseurs de services numériques et une pénurie de talents digitaux», constate le rapport. Parallèlement, souligne le rapport, il existe une volonté naissante de rattraper le reste du monde et il y a des raisons «d'être optimiste». L'adoption du digital et la construction des infrastructures, par exemple, sont plus rapides dans le continent que dans d'autres régions, offrant ainsi à l'Afrique une opportunité de passer outre certaines technologies. La crise du Covid-19 a accéléré l'adoption du digital par les consommateurs et la transformation digitale des entreprises. Pour réussir à saisir ces opportunités, les entreprises et les gouvernements doivent se coordonner sur trois fronts. Le premier implique de créer des opportunités d'affaires à grande échelle. Une taille de marché importante est incontournable pour rendre les modèles économiques du numérique viables et durables sur un continent qui dispose de nombreuses frontières internationales et moins densément peuplé que d'autres régions. Les entreprises et les gouvernements doivent, par la suite, alimenter et attirer les talents digitaux, ce qui nécessitera un éventail complet d'initiatives au niveau des entreprises et des pays. Ces initiatives doivent être conçues pour correspondre aux priorités de ces précieux collaborateurs. Et finalement, les entreprises doivent construire des écosystèmes et des pôles d'innovation qui encouragent toutes les parties prenantes – gouvernements, entreprises, investisseurs, incubateurs, universités et opérateurs privés – afin d'œuvrer ensemble à libérer le potentiel des services digitaux en améliorant l'accès aux options de financement, la réglementation et la technologie. « En seulement quelques mois, la crise du covid-19 a entraîné des changements majeurs dans la manière dont les entreprises font affaires. Dans un autre contexte, cela aurait pris des années. En tant que centre financier africain, nous sommes convaincus d'avoir un rôle clé à jouer dans l'établissement d'un environnement favorable aux affaires, permettant la création de valeur et favorisant l'innovation en vue d'accompagner l'accélération digitale de notre continent », a fait savoir Saïd Ibrahimi, CEO de Casablanca Finance City. « Notre recherche montre que la digitalisation arrive plus vite en Afrique que dans toute autre région du monde. Cela crée des possibilités stimulantes pour les consommateurs et les entreprises, y compris une chance de passer outre des technologies plus anciennes et tracer une voie uniquement africaine. L'adoption rapide du paiement mobile n'est qu'un exemple de la façon dont le digital est sur le point d'améliorer la vie », a de son côté souligné Patrick Dupoux, Managing Director and Senior Partner, Head of Africa au BCG. Soulignons que le Boston Consulting Group collabore avec des acteurs économiques et sociaux de premier plan afin de relever leurs principaux défis et de libérer leurs meilleures opportunités. Précurseur en matière de stratégie commerciale lors de sa création en 1963, il accompagne actuellement ses clients dans des processus de transformation profonde – inspirant des changements complexes, permettant aux organisations de se développer, d'acquérir un avantage concurrentiel et d'obtenir un impact sur leurs résultats.
* Youssef Filali à 2M.ma : ''la leçon à tirer de cette pandémie est la digitalisation de l'entreprise marocaine''