Seuls 2,9% des migrants marocains actuels ont réalisé des projets d'investissement au Maroc, 3,4% parmi les hommes et 1,8% parmi les femmes, selon le Haut Commissariat au Plan (HCP). Cette proportion augmente avec l'âge, passant de 2,4% pour les migrants âgés de 30 à 39 ans, à 6,7% pour les 50-59 ans et 8,2% pour les 60 ans et plus, indique le HCP dans son enquête nationale sur la migration internationale 2018-2019, notant que 2,3% des migrants actuels ont investi à l'étranger, 2,8% pour les hommes et 1,3% pour les femmes. Les résultats de cette enquête, présentés vendredi lors d'un webinaire organisé à l'occasion de la Journée internationale des Migrants (célébrée le 18 décembre de chaque année), font également ressortir que les secteurs d'investissement au Maroc sont d'abord l'immobilier, puis l'agriculture, la construction, le commerce et les services, précisant que l'immobilier au sens large (comprenant la construction et l'acquisition de terrains non agricoles) atteint six dixièmes des investissements. L'écrasante majorité des migrants actuels (97,1%) n'investit pas au Maroc, tient à souligner la même source, relevant que les raisons de non-investissement sont liées principalement à l'insuffisance de capital, aux procédures administratives compliquées et au faible appui financier et manque d'incitations fiscales. Par ailleurs, le HCP fait savoir que plus des quatre cinquièmes ont envoyé de l'argent au Maroc au cours des douze mois précédant l'enquête, notant que ce pourcentage varie peu en fonction du sexe et du niveau d'éducation, mais diffère quelque peu en fonction de l'âge et du pays d'accueil. La fréquence des envois baisse un peu avec l'âge et elle est un peu plus élevée dans les pays arabes et les "anciens pays européens d'immigration". En ce qui concerne les montants moyens envoyés, ils sont plus élevés pour les jeunes, ceux qui ont un niveau d'éducation élevé, les migrants actuels d'Amérique du Nord et des anciens pays européens d'immigration, fait savoir l'enquête, relevant que cela est "lié certainement à des niveaux de revenus plus élevés". En outre, l'enquête révèle que deux tiers des envois des migrants actuels sont effectués via les agences de transfert d'argent, et que les banques marocaines viennent loin derrière, ajoutant que huit dixièmes des migrants actuels qui effectuent des transferts au Maroc, le font plus d'une fois par an, les autres, une fois par an. Les bénéficiaires des transferts sont en premier les parents suivis du conjoint et des enfants. Près de neuf dixièmes des transferts reçus servent aux dépenses ordinaires du ménage d'attache au Maroc. De plus, quelque 12% des migrants actuels ont envoyé (ou apporté) des biens en nature au Maroc au cours des douze mois précédant l'enquête, sans différence significative entre les hommes et les femmes. Ladite enquête, qui a touché les marocains résidant à l'étranger, les migrants de retour et les intentions d'émigrer des marocains non migrants, a été réalisée sur le terrain entre août 2018 et janvier 2019 auprès d'un échantillon représentatif de 15.000 ménages, dont 8.200 ménages de migrants actuels, 4.100 ménages de migrants de retour et 2.700 ménages de non-migrants. Une deuxième phase sera menée en 2021 auprès des réfugiés et demandeurs d'asiles, des migrants irréguliers et des immigrés régularisés.