Bantunami signe son grand retour dans les bacs. Deux ans après l'album « Moonkinjazz », l'artiste franco-congolais vient de sortir son deuxième album intitulé « Perspectives ». Un nouvel opus aux sonorités cette fois marocaines avec notamment la collaboration d'artistes gnawas. Quinze titres à travers lesquels Bantunami a souhaité offrir du réconfort à son public en ces temps maussades. 2M.ma a été à la rencontre de la star d'Afro-funk lors de son passage à Marrakech pour la promotion de son album. 2M.ma. Vous êtes actuellement au Maroc pour la promotion de votre nouvel album Perspectives. Parlez-nous de ce nouvel opus… Bantunani. Je conçois Perspectives comme l'album de la sagesse et du temps qui passe. Perspectives est une question musicale et anthropologique : qu'est-ce que j'apporte, à 50 ans. Comme toujours, mon inspiration est venue de l'observation du monde, un monde confiné en quête de Perspectives ; susciter un intérêt à travers les textes à un moment où la mort nous guette tous. Sur l'aspect artistique, jamais je n'ai eu autant de temps pour aller au bout de la matière, pour repenser mon Groove et le rendre plus électronique, en conservant l'acoustique. J'ai bénéficié de l'apport de 3 ingénieurs son de renom. Sefi Carmel (Bruno Mars, David Bowie, James Cameron), Philip Larsen (Madonna, Michael Jackson) et James Autwarter (Kanye West 3 Grammy awards).
Si vous aviez à choisir entre les 15 derniers titres, quel est celui qui vous parle le plus? Casablanca pour sa spontanéité et c'est lors d'une jam party avec mes enfants que le morceau à été créé. Aux premières notes, la chanson m'a renvoyé au film Casablanca pour lequel j'ai toujours voulu une bande son plus groove. Cette chanson contient une gaieté mélancolique qui me touche particulièrement et qui résume pour moi l'humanité et la condition humaine, une sorte de tragédie comique.
Ce nouvel album contient un featuring avec le Mâalem Abdenbi el Meknassi. Parlez-nous un peu plus de cette collaboration? L'idée de cette collaboration est venue de notre dernier passage au Maroc. Sous le charme du pays, sa culture, sa vie, le mythe d'Aicha Kandisha m'a porté vers El Jadida et la musique Gnawa. Quelque part, je cherchais mes racines noires au Maroc, toujours à la recherche d'un Groove "transcendansal" et spirituel où ma basse rencontrerait le Guembri. Dans cette quête, une force mystérieuse m'a conduit au Maalem à Meknès, ce qui devait être un prompt rendez vous est devenu une résidence de deux jours à jamer et à concevoir un projet. Et depuis on ne se quitte plus. Vous pouvez l'entendre sur le titre Rising Song, une adaptation du film de Youssef Chahine « le Destin » et bien sûr sur le titre Aicha Kandisha.
« Perspectives » est-il en quelque sorte un message d'espoir adressé à votre public en ces temps difficiles ? Je n'ai jamais conçu ma carrière artistique comme un rapport d'artiste à fans mais comme un rapport au monde, d'où les nombreuses langues qu'on trouve dans mes chansons. La musique demeure, les fans passent. Comme son titre l'indique, dans ce monde hautement troublé, « Perspectives » se veut être une invitation à l'autre, l'amour, la paix et surtout la fête éternelle.