Le produit intérieur brut (PIB) du Maroc devrait rebondir à 4,5% en 2021 à mesure que les effets de la sécheresse et de la pandémie du Coronavirus (Covid-19) s'estompent, mais des risques considérables demeurent, a estimé, lundi soir, le chef de la mission du Fonds monétaire international (FMI), chargé du Maroc, M. Roberto Cardarelli. L'effet combiné de la sécheresse et de la pandémie devrait entraîner une contraction du PIB en 2020 autour d'une fourchette 6 à 7%, en fonction de l'évolution de la crise sanitaire et du taux de chômage, a précisé M. Carderelli lors d'une conférence de presse consacrée à la présentation des conclusions de ses consultations avec les autorités marocaines, au titre de l'article IV du FMI. "Les déficits budgétaire et extérieur devraient se creuser, du fait de la baisse des recettes fiscales et le recul des recettes en devises tirées du tourisme, respectivement", a relevé M. Carderelli, notant que la résilience des transferts des marocains résidant à l'étranger et la baisse des importations ont limité les besoins de financement extérieur du Maroc. D'après le représentant du FMI, les réserves internationales restent largement supérieures à leur niveau de l'an dernier, notamment grâce au tirage au titre de la ligne de précaution et de liquidité du FMI en avril dernier (communiqués de presse No. 20/138) et à l'intensification des efforts de mobilisation des financements extérieurs. Il a, en outre, indiqué que les généreuses contributions des secteurs public et privé au Fonds spécial de la Gestion de la pandémie ont aidé notamment à financer les mesures qui ont soutenu la demande intérieure et les groupes les plus vulnérables de la population, préconisant un processus de rééquilibrage budgétaire graduel, progressif et qui devrait être entrepris lorsque la reprise économique sera solide. https://www.imf.org/en/News/Articles/2020/11/02/pr20329-morocco-imf-staff-completes-2020-article-iv-mission?fbclid=IwAR1UCeu1etGj760Ph8jM08hdadHAdH6txs1dlbuqFr44khG6ZMQEaT22YR0 Déficit public : le FMI en accord total avec la politique de BAM "Le FMI souscrit à la politique monétaire accommodante menée par Bank Al Maghrib et considère que celle-ci devrait être poursuivie", a précisé M. Carderelli lors d'une conférence de presse consacrée à la présentation des conclusions de ses consultations avec les autorités marocaines, au titre de l'article IV du FMI, notant que la dette publique intérieure est soutenable tant que les projections de croissance retenues pour l'année prochaine seraient réalisées. Selon le FMI, Bank Al-Maghrib (BAM) a pris des mesures décisives pour atténuer les répercussions de la pandémie sur les secteurs financiers ainsi que sur l'économie réelle. "Nous sommes convaincus que la banque centrale utilisera tous les outils à sa disposition pour contribuer à limiter l'impact économique de la pandémie", a dit M. Cardarelli. Par ailleurs, M. Bardarelli a indiqué que les banques marocaines ont été relativement résilientes face à la pandémie, grâce notamment à leurs niveaux initiaux relativement élevés de fonds propres et de liquidités, saluant la décision de BAM d'accroitre leurs prévisions et de suspendre la distribution de dividendes cette année. "Nous notons avec satisfaction que la banque centrale continue de surveiller activement les répercussions de la crise sur la qualité des actifs bancaires", a t-il ajouté.